Changements climatiques
Le climat d’une région donnée est défini par les caractéristiques statistiques de plusieurs variables telles que la température, les précipitations, les vents, la neige, etc. Ces statistiques sont établies à partir de données observées ou simulées disponibles sur au moins trois décennies.
Les changements climatiques consistent en toute modification durable d’une ou de plusieurs de ces caractéristiques statistiques, découlant de la comparaison entre le climat d’une période future et celui d’une période historique de référence, pour une ou plusieurs variables d'une région donnée. Les changements climatiques peuvent se traduire par des modifications dans la moyenne, dans la variabilité, ou encore dans la fréquence, dans l’intensité ou dans la durée des évènements extrêmes.
À travers l’histoire terrestre, de nombreux changements climatiques ont été causés par la combinaison de phénomènes intrinsèques à la Terre, comme les changements dans l’orbite terrestre, la dérive des continents, la variation de l’activité volcanique, et d’autres phénomènes externes, comme les changements dans l'intensité du soleil ou les impacts météoritiques. Ces changements sont naturels et continueront de se produire.
Or, ce que l’on entend de nos jours par changements climatiques, fait plutôt référence aux modifications des caractéristiques du climat induites par les activités anthropiques comme l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre et des particules en suspension dans l'air (aérosols). Elles proviennent principalement de l'usage accru des énergies fossiles depuis le début de l’époque industrielle, au 19e siècle. Les changements climatiques d'origine anthropique s’ajoutent aux changements d’origine naturelle, mais se déroulent à des échelles de temps beaucoup plus rapides que tout ce que la planète a connu jusqu’à maintenant.
À l’aide de nombreuses simulations issues des modèles climatiques, les changements climatiques à venir sont estimés en comparant un climat projeté pour un horizon futur (par exemple : 2041-2060 ou bien 2081-2100 choisis pour le 6e Rapport du GIEC) à un climat du passé (par exemple : 1995-2014 utilisée dans le 6e rapport du GIEC) . Par sa nature, le climat est fortement variable, car il résulte de la combinaison de plusieurs phénomènes ayant des durées de vie ou des cycles qui couvrent une vaste gamme d’échelles de temps et qui peuvent interagir entre eux. Par exemple, les orages durent quelques heures, les dépressions quelques jours, les moussons quelques semaines, El Niño-La Niña quelques années, les fluctuations des courants marins de quelques décennies à quelques siècles. La variabilité naturelle du climat étant le fruit de fluctuations interannuelles et même inter-décennales, il est donc important de considérer des périodes d’au moins 20 ans (comme le GIEC) à 30 ans (comme l’OMM) pour détecter des changements réels et idéalement de 30 à 50 ans pour bien évaluer des tendances à long terme.
Les changements climatiques ne peuvent à eux seuls expliquer un évènement météorologique intense qui s'est produit sur quelques jours, voire quelques semaines (p.ex. une forte tempête, un épisode de verglas, une sécheresse, etc.). Ils sont plutôt responsables des modifications dans les probabilités qu’un type d’évènement météorologique de cette intensité se produise dans une région. Par exemple, des précipitations de 75 mm en 24 heures survenant une fois tous les 25 ans pourraient voir leur fréquence augmenter dans le futur à une fois tous les 10 ans pour une région donnée. Mais depuis quelques années, grâce à l’avènement des techniques d’attribution , il est désormais possible d’établir si les changements climatiques ont contribué à l’ampleur d’un événement extrême. Ainsi, il a été démontré, avec une confiance élevée, que plusieurs événements extrêmes récents n’auraient pas pu atteindre de telles intensités en l’absence des changements climatiques.
Malgré le réchauffement attendu des températures, une saison anormalement froide par rapport aux normales plus chaudes de ces horizons futurs surviendra de temps à autre. Cela découle simplement de la variabilité naturelle du climat et ne remet nullement en question l’existence des changements climatiques. Malheureusement, il est à craindre que la vitesse et l’intensité des changements climatiques d’origine anthropique excèdent la capacité d’adaptation de plusieurs systèmes naturels et humains.