Développer la résilience climatique des infrastructures : normalisation de l’information météorologique et climatique

À l’étape de la conception, les infrastructures s’appuient sur les données hydroclimatiques : les édifices doivent résister aux charges de neige et de vent, les réseaux d’égouts doivent évacuer les pluies torrentielles et les chemins de fer doivent tolérer des températures très élevées sans se déformer. Les valeurs de calcul pour les infrastructures sont principalement tirées de la base de données climatique d’Environnement et Changement climatique Canada.

Cependant, il existe d’autres sources de données météorologiques et climatiques, publiques et privées, qui recueillent de l’information potentiellement utile. Celle-ci n’est pas toujours prise en compte dans les valeurs de calcul pour diverses raisons, notamment la qualité et la compatibilité des données, et l’absence de ressources ou de normes pour l’étude des changements climatiques.

Les données climatiques deviendront de plus en plus importantes à mesure que le climat se réchauffera. Par conséquent, la prise en compte d’une information exhaustive contribuera à l’amélioration de la conception des infrastructures et favorisera la résilience aux conséquences des changements climatiques.

• Donner un aperçu de la collecte, de la gestion et de l’utilisation des données météorologiques et climatiques au Canada;

• Documenter la façon dont ces données sont utilisées pour déterminer les valeurs de calcul pour les infrastructures et dont les projections climatiques sont prises en compte dans ces valeurs;

• Cerner les lacunes et proposer des mesures normatives pour les corriger.

• Élaborer deux trousses de travail, la première pour les fournisseurs de données d’observations et de produits climatiques, et la seconde, pour les ingénieurs. Effectuer une revue exhaustive de la littérature et des entrevues semi-dirigées avec des experts canadiens et internationaux;

• Des entrevues ont été menées dans la plupart des régions du sud du Canada (provinces de l’Atlantique Québec, Ontario, Prairies, Colombie-Britannique) et auprès de divers intervenants (ex., décideurs). Pour l’information météorologique, des données de plusieurs sources ont été recueillies (ex., stations, radars, modèles climatiques). Voir la figure 1 pour les types d’intervenant interviewés.

Le projet fait un survol de la collecte, de la gestion et de l’utilisation des données météorologiques et climatiques au Canada. Il montre ensuite comment ces données éclairent la production des valeurs de calcul entrant dans la conception des infrastructures et comment les projections climatiques sont intégrées dans ces valeurs. L’étude a cerné des lacunes et proposé des mesures normatives en vue de les corriger. Des intervenants ont participé au projet afin de déterminer et de cibler les mesures jugées prioritaires.

Principales recommandations 

• Créer un portail national pour cataloguer les données météorologiques, climatiques et issues de l’observation de la Terre, et produire du matériel destiné aux utilisateurs à partir de ces données. Ce portail mettrait à profit les initiatives prévues et réalisées, comme le réseau de réseaux, le Centre canadien des services climatiques et la Plateforme géospatiale fédérale.

• Établir des lignes directrices et des pratiques exemplaires pour aider les ingénieurs à composer avec l’incertitude climatique.

• Élaborer à l’intention des ingénieurs des paramètres de conception en fonction des changements climatiques en s’inspirant de la norme Climatic Data for Building Design Standards (169-2013) de l’ASHRAE (American Society of Heating, Refrigerating and Air-Conditioning Engineers).

Le Conseil canadien des normes compte entreprendre les activités suivantes :

• Dresser un inventaire des réseaux de surveillance des données météorologiques au Canada et mettre au point avec les propriétaires des stations météo une stratégie visant à adopter une approche normalisée pour la collecte, la surveillance et l’utilisation des données.

• Élaborer des recommandations relatives à l’utilisation de l’information climatique, notamment des méthodes, processus ou techniques de normalisation pour l’intégration de l’information climatique dans l’élaboration des normes; tenir compte de l’information climatique dans le processus décisionnel en matière d’infrastructures; fixer un seuil de qualité jugé acceptable pour les données prises en compte dans la conception des infrastructures; reconnaître et communiquer l’incertitude liée aux considérations climatiques sélectionnées.

• Mettre à jour les données, directives et normes afin de refléter les considérations liées aux changements climatiques.

• S’assurer que les organismes d’élaboration des normes accrédités ont accès à l’information climatique requise pour intégrer les considérations liées aux changements climatiques aux normes pertinentes.

• Mettre au point un processus d’examen des outils de services climatiques et en établir l’utilité aux fins du processus de normalisation engagé hors du gouvernement fédéral.

• Faciliter les efforts de mise à jour et de normalisation visant à déterminer les valeurs relatives à la précipitation extrême, par exemple pour le développement, l’interprétation et l’utilisation de l’information sur l’intensité, la durée et la fréquence des pluies.

Figure 1. Caractéristiques des 33 personnes interrogées dans le cadre du présent rapport, soit 16 fournisseurs de données et 17 utilisateurs finaux