Diagnostic des risques et des opportunités liés aux changements climatiques pour le secteur touristique de Québec et de Charlevoix
L’approche collaborative a permis d’accompagner le secteur en continu, en améliorant la sensibilisation et l’appropriation générale des connaissances liées au dossier des changements climatiques, mieux comprendre les perceptions, les attitudes et les comportements.
Détails du projet
Responsable(s) scientifique(s)
Contexte
Au Québec, peu d’études identifient les risques et les opportunités d’affaires qui découlent des changements climatiques. Construisant sur la mobilisation du secteur initiée avec une étude en 2012, ce projet examine deux régions d’importance économique majeure qui totalisent 15 % du volume touristique de la province. L’offre étalée sur quatre saisons promet des expériences clients diversifiées dont certaines sont de calibre international.
Plusieurs composantes importantes pour la viabilité des entreprises telles que l’image, la clientèle, les opérations et emplois, les stratégies d’affaires ou d’investissements, l’attractivité des lieux et des paysages touristiques sont directement affectées par le caractère imprévisible des événements météorologiques extrêmes et la variabilité des saisons. Les changements climatiques auront des impacts à la fois positifs et négatifs à cet effet.
Ce projet s’inscrit dans la continuité des travaux de recherche visant à déterminer le degré d’importance des conditions climatiques dans les processus décisionnels et opérationnels, ainsi que dans la gestion des risques et opportunités futurs pour les entreprises touristiques des secteurs étudiés dans ce projet (agrotourisme, camping, événementiel, golf, motoneige, plein air et sports de glisse).
Objectif(s)
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Réaliser une analyse de la vulnérabilité régionale (risques/opportunités) du secteur touristique de Québec et de Charlevoix.
Démarche
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Recherche-action participative pour renforcer le processus de mobilisation; Revue de littérature et collecte de données secondaires socioéconomiques et de données sur les impacts liés au climat ;
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Méthodes d’enquête (entrevues, ateliers, sondages) pour saisir les impacts sur les champs d’activités des entreprises saisonnières ;
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Simulations et scénarios de changements pour des indicateurs climatiques pertinents pour le secteur touristique ;
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Analyse, intégration des résultats puis réalisation d’une matrice de risques et opportunités ;
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Communication et transfert des connaissances scientifiques à jour.
Résultats
Sept secteurs d’activités examinés ont été comparés : agrotourisme, camping, événements, golf, motoneige, plein air et sports de glisse. Les risques climatiques, bien que stratégiques, demeurent marginaux pour des gestionnaires d'entreprises qui agissent souvent en réaction à la saisonnalité et à l’imprévisibilité des événements hydroclimatiques sévères.
Pour pallier au manque d’informations spécialisées liant le tourisme et le climat, de nouveaux outils cartographiques climatiques et analyses utiles à la prise de décision ont été réalisés pour aider à préparer l’industrie touristique aux changements climatiques. L’identification de variables importantes par les gestionnaires touristiques sondés, l’élaboration d’indicateurs climatiques mensuels appliqués aux secteurs étudiés et la réalisation d’une matrice de risques et d’opportunités sont des avancées majeures par rapport aux études précédentes (figure 1 et tableau 1). Ces outils d’aide à la décision ont été construits pour mobiliser et hausser le niveau de sensibilisation des acteurs touristiques et soutenir la planification stratégique du secteur face aux changements climatiques anticipés à l’horizon 2050.
Figure 1: Précipitations sous forme de neige en décembre pour le climat de référence 1981-2010 (gauche) et l’horizon 2041-2070 (droite) selon le scénario «Inaction» (scénario d’émissions de gaz à effet de serre sans mesures d’adaptation, communément appels «Business as usual»
Tableau 1: Extrait de la matrice de risques et opportunités futures pour le printemps dans la région de Charlevoix
Les résultats montrent que les activités saisonnières sont vulnérables aux conditions climatiques, mais peuvent aussi tirer avantage des changements climatiques. Par exemple, d’ici 2050, la saison chaude aura tendance à s’étirer, ce qui pourrait s’avérer bénéfique pour certaines pratiques saisonnières telles que l’agrotourisme, le plein air et la tenue d’événements à des moments de l’année jusqu’ici sous-évalués comme à l’automne. En hiver, les régions à l’intérieur des terres et en altitude continueront de recevoir de la neige en abondance par rapport aux abords du fleuve. La saison hivernale demeurera un avantage concurrentiel intéressant pour les régions de Québec et de Charlevoix comparativement au Nord-Est des États-Unis, à l’Ontario ou encore au sud du Québec.
Ainsi, les acteurs concernés par l’étude ont tout à gagner en misant sur le dialogue, la diversification des activités et la complémentarité de l’offre à l’échelle régionale. L’industrie touristique aurait avantage à considérer les risques climatiques connus dans les processus décisionnels, tout en intégrant les opportunités d’affaires identifiées, afin de demeurer concurrentielle, mieux investir à long terme et maintenir l’intégrité et la durabilité des actifs touristiques.
Retombées pour l'adaptation
Retombées pour l'adaptation
L’approche collaborative a permis d’accompagner le secteur en continu, en améliorant la sensibilisation et l’appropriation générale des connaissances liées au dossier des changements climatiques, mieux comprendre les perceptions, les attitudes et les comportements.
Dorénavant, ce secteur possède des connaissances stratégiques climatiques utiles aux intervenants touristiques publics et privés, une opportunité de hausser les capacités dans les secteurs et dans les régions à s’adapter et développer des compétences décisionnelles en matière de gestion de risques et d’adaptation.
Ce diagnostic et les différents produits visuels réalisés favorisent une prise de décision plus éclairée à l’échelle d’une PME, d’une destination, du ministère du Tourisme et des organismes de développement économique régional.
Ce portrait sert d’assise solide pour la poursuite du dialogue régional et le travail de concert avec les acteurs sur des initiatives d’adaptation réalisables.