Étude sur les impacts des changements climatiques sur les finances municipales du Québec
Cette étude vise à mesurer l’impact des changements climatiques sur les postes budgétaires de l’ensemble des organisations municipales québécoises.
Détails du projet
Responsable(s) scientifique(s)
Contexte
Les finances des municipalités sont vulnérables aux risques physiques des changements climatiques. Pourtant, l’ampleur de cette problématique demeure mal chiffrée au Québec encore aujourd’hui.
Objectif(s)
Cette étude vise à mesurer l’impact des changements climatiques sur les postes budgétaires de l’ensemble des organisations municipales québécoises. Elle brosse un portrait général des capacités financières et des limites actuelles de trois façons :
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En déterminant et en analysant les vulnérabilités des finances municipales face aux aléas climatiques.
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En quantifiant le risque des changements climatiques sur les principaux postes budgétaires municipaux.
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En recommandant des mesures pour accroître la résilience financière des municipalités québécoises face aux défis des changements climatiques.
Méthodologie
Afin de chiffrer les recettes et les dépenses des municipalités, une approche de présentation des résultats similaires au Portrait des finances publiques locales au Québec (2020) a été réalisée par la Chaire de recherche en fiscalité de l’Université de Sherbrooke.
Cette approche reflète la diversité de la situation financière des municipalités selon la taille de leur population. Les tendances des principaux postes de recettes et de dépenses décrivent les spécificités propres aux postes, ainsi que leurs possibles interactions avec un risque climatique. La nature du risque y est discutée, soutenue par des faits relayés dans les médias ou dans la littérature scientifique.
En s’appuyant sur les constats du portrait des finances municipales au Québec, l'identification et la mesure de la vulnérabilité historique des postes budgétaires ont été réalisées. Pour arriver à capter les impacts attendus des risques évènementiels et chroniques, deux approches ont été mobilisées, notamment parce que les données des rapports financiers produits par les organisations municipales ne permettaient pas de mesurer l’interaction entre les différents indicateurs financiers et climatiques pour des risques chroniques.
Sommaire des approches méthodologiques pour estimer les impacts attendus des changements climatiques sur les finances municipales.
Résultats
Notre analyse statistique des évènements climatiques extrêmes révèle qu’il est impossible de tirer une conclusion définitive sur la vulnérabilité généralisée des revenus des municipalités québécoises. Néanmoins, de nombreuses recherches démontrent l’effet négatif des risques physiques climatiques sur l’immobilier, un marché étroitement lié à la dynamique de taxation foncière. De plus, le portrait des finances municipales démontre une mince marge de manœuvre des organisations pour générer des revenus de manière indépendante. Ce portrait démontre aussi la volonté des contribuables à vivre dans une municipalité où les finances sont équilibrées. Toutefois, cela pourrait devenir de plus en plus difficile en raison de l’augmentation soutenue (et parfois imprévisible) des dépenses.
Ainsi, les recommandations quant aux revenus visent davantage à permettre aux organisations d’éponger les coûts croissants des changements climatiques qu’à compenser des pertes potentielles de revenus. En effet, le coût des changements climatiques pour les municipalités se chiffrera en milliards pour les années à venir.
Le tableau ci-dessous présente les principales recommandations émises en fonction des conclusions de notre étude. Elles visent à renforcer la résilience des municipalités et de la société québécoise. Ces recommandations s’articulent autour de trois principes identifiés dans la colonne de gauche.
Coût annuel par habitant des changements climatiques pour les infrastructures municipales : 2025-2035.
Retombées pour l'adaptation
Retombées pour l'adaptation
Les recommandations mises en lumières permettront de renforcer la résilience des municipalités et de la société québécoise
Sachant que les impacts discutés dans ce projet constituent la pointe de l’iceberg des conséquences économiques des changements climatiques, il est important de poursuivre les recherches pour creuser les pistes qui ont émergés des constats : identifier des pistes de solutions économiquement optimales, mesurer le risque de transition des municipalités en route vers une économie faible en carbone et explorer certaines limites de l’étude actuelle quant aux impacts sur l’eau potable.