Évolution des événements extrêmes résultant des émissions cumulées
Ce projet s'intéresse aux conséquences d'événements extrêmes liés aux changements climatiques. Il s'agit notamment ici d'analyser le lien direct entre les émissions de CO2 et des impacts socio-économiques comme la perte de productivité des travailleurs durant les épisode de chaleurs intenses.
Détails du projet
Responsable(s) scientifique(s)
Contexte
Notre responsabilité quant aux changements climatiques actuels ne fait plus aucun doute. Les modèles et les observations climatiques montrent que les changements sont directement liés au rythme de nos émissions. Parmi ceux-ci, on peut noter l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des événements extrêmes tels que les vagues de chaleur. À ce propos, l’exposition à la chaleur peut avoir plusieurs impacts socio-économiques, comme la perte de productivité au travail par exemple.
Ainsi, ce projet s'intéresse aux conséquences de conditions météorologiques extrêmes et des saisons extrêmes et quels outils mettre en place pour s'y adapter. Les outils à développer pourraient concerner la rechercher académique ou des outils pour les études d'impacts ou l'aide à la décision.
Objectif(s)
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Construire un lien entre les émissions cumulatives de carbone, l’augmentation de l’exposition à la chaleur et ses impacts économiques liés à la perte de productivité
Méthodologie
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Utiliser des projections climatiques CMIP5 sous une approche multi-modèle (8 modèles et 3 scénarios d’émissions de GES sélectionnés).
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Déterminer l’exposition à la chaleur par une version simplifiée du WBGT (wet-bulb globe temperature). Plusieurs seuils du WBGT ont été identifiés et correspondent à une fraction de temps de travail pendant laquelle un individu moyen devrait se reposer dans un environnement non-exposé. Cette perte de productivité personnelle a été traduite en perte économique en se basant sur les statistiques par pays de l’Organisation Mondiale du Travail (ILO). Des statistiques ont été faites par pays, par niveau de PIB et à l’échelle globale.
Résultats
Le projet a permis d’obtenir les résultats suivants:
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Une relation linéaire entre l’exposition à la chaleur et les émissions cumulatives de carbone a été identifiée. La linéarité est vérifiée à l’échelle globale, puis à différentes échelles régionales aux endroits où les modèles climatiques sont en accord.
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Des différences dans la relation linéaire ont été mises en évidence entre les différents scénarios d’émissions de gaz à effet de serre. Celles-ci sont expliquées par l’effet des gaz à effet de serre autres que le CO2.
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C’est la première fois qu’un impact économique a pu être relié linéairement à nos émissions. Selon un scénario socio-économique sans atténuation des émissions, chaque gigatonne de CO2 émise génère une perte d’environ 0.4% du PIB annuel à l’échelle globale en lien avec la perte de productivité des travailleurs en extérieur.
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Comme pour beaucoup d’autres impacts liés aux changements climatiques, cette perte économique se fera davantage sentir dans les pays ayant le moins de moyens (i.e. un PIB plus faible).
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Un nouvel outil d’aide à la décision applicable sur d’autres impacts économiques pourrait être développé suite à ce projet.
Retombées pour l'adaptation
Retombées pour l'adaptation
Si la probabilité des évènements extrêmes demeure faible, leur impact économique pourrait être énorme. Les événements extrêmes jouent un rôle important dans les pertes humaines et économiques. De plus, les caractéristiques des évènements extrêmes pourraient changer au cours du 21ème siècle et faire grimper les coûts des dommages matériels et humains. C’est pourquoi les secteurs de la finance et de l’assurance s’intéressent de près aux événements extrêmes et à leurs nombreux impacts sur les conditions de vie. La mise au point de nouvelles approches visant à produire des scénarios climatiques pertinents retiendra vraisemblablement l’attention de plusieurs secteurs économiques.
Publications scientifiques
Financeur(s)
Projets connexes
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