La salinité du fleuve sous la loupe : pour une meilleure compréhension des impacts appréhendés de sa variabilité sur l'approvisionnement en eau potable au fleuve du territoire de la CMQuébec

Des études ont soulevé l’hypothèse d’une remontée de la zone de transition saline dans le territoire de la CMQuébec en contexte de changements climatiques. Les impacts sur l’approvisionnement en eau potable pourraient toucher plus de 200 000 personnes en raison d’une augmentation de la salinité de l’eau aux usines de production d’eau potable. 

Par ailleurs, des pointes de salinité élevées ont été observées ces dernières années à certaines de ces usines. Bien que les pointes se situent en deçà du seuil de potabilité, les villes de Québec et de Lévis sont préoccupées par cette situation. Dans ce contexte, une étude de vulnérabilité des sources d’eau potable au fleuve des villes de Québec et de Lévis en regard de la salinité a été réalisée.

Ce projet de recherche visait à mieux comprendre les sources actuelles et futures de salinité observée aux usines de production d’eau potable par l’entremise : 

• D’une analyse de la variabilité temporelle et spatiale actuelle de la salinité de l'eau observée à proximité et à l'entrée des prises d'eau potable dans le fleuve et les rivières, et en identifier les causes. 

• D’une modélisation du déplacement du front salin selon des scénarios de hausses du niveau marin et des changements du débit fluvial d'ici 25 et 50 ans afin d’évaluer la possibilité qu’un tel phénomène puisse survenir.

Analyser la variabilité temporelle et spatiale actuelle de la salinité de l'eau observée à proximité et à l'entrée des prises d'eau potable dans le fleuve et les rivières, et en identifier les causes

Modéliser le déplacement du front salin selon des scénarios de hausses du niveau marin et des changements du débit fluvial d'ici 25 et 50 ans afin d’évaluer la possibilité qu’un tel phénomène puisse survenir. Cette étape fait l’objet du présent rapport.

L’analyse des données des usines de production d'eau potable de Sainte-Foy, Lévis et Saint-Romuald entre 2007-2019 révèle que les pointes de salinité observées surviennent en hiver, lorsque les précipitations tournent autour de 0°C. Bien que les pointes de salinité demeurent sous le seuil considéré comme impropre à la consommation, le sel répandu sur les routes en hiver et la fonte des dépôts de neige constituent un risque pour les usines en question alimentées au fleuve Saint-Laurent. 

L’analyse des échantillons d’eau prélevés à 433 stations à trois moments de l’année entre 2018 et 2020 révèle que le domaine fluvial de la CMQuébec incluant les usines de production d'eau potable des villes de Québec et de Lévis est actuellement hors de portée du front de la zone de transition saline.

Par contre, dans un climat futur, le déplacement de la zone de transition pourrait s’ajouter aux causes de l’augmentation de la salinité aux usines de production d'eau potable des villes de Québec et de Lévis. Bien qu’il existe des incertitudes quant à l’étendue de cette zone en climat futur, en raison de la complexité du phénomène et de l’absence de suivi multi-annuel sur le terrain, il n’en demeure pas moins que des changements de conditions de salinité s’opéreront à moyen et long terme.

Ce projet est financé par le gouvernement du Québec et répond aux objectifs du Plan pour une économie verte 2030.

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