ProjectEau : Projection multisectorielle et multifactorielle des besoins en eau futurs du Québec à l’aide d’un système hydroinformatique

Les récents épisodes de sécheresse au Québec témoignent de la menace potentielle et des possibles répercussions des changements climatiques sur l'ensemble de ses secteurs d’activités économiques. Le dernier Atlas hydroclimatique du Québec méridional corrobore ce constat en anticipant une augmentation de la sévérité et de la durée des étiages (estivaux et automnaux) et une pression croissante sur la conciliation des usages de l’eau en climat futur. Dans cette même perspective, le Groupe AGECO a observé, dans le cadre du projet RADEAU : 

• une augmentation de la fréquence des conflits d’usage entre le secteur agricole et le secteur résidentiel ainsi que de nombreux conflits antérieurs entre ce dernier et les secteurs industriel, commercial et institutionnel (ICI); 

• une certaine croissance de la demande en eau des secteurs résidentiels et industriels ainsi que de la pratique de l’irrigation depuis la dernière décennie;

• une imposition de critères élevés de qualité de l’eau d’irrigation aux producteurs maraîchers par les programmes de salubrité des aliments.  

À la lumière de ces constats, il est anticipé que les conflits d’usage de l’eau au Québec seront amplifiés dans le futur étant donné les perturbations climatiques provenant de l’accumulation des gaz à effet de serre dans l’atmosphère, d’une part, et la productivité des différents secteurs d’activités économiques (agricole, municipal, institutionnel, commercial, et industriel) du Québec en réponse aux croissances démographiques et économiques, d’autre part.

Dans ce contexte de pressions grandissantes exercées sur les ressources hydriques et d’enjeux de disponibilité et de qualité de l’eau, ce projet vise à doter le Québec d’une capacité d'anticiper les besoins futurs des différentes catégories d’usagers de l’eau tout en considérant l’influence des changements climatiques et de la productivité de chaque secteur d’activités en réponse aux croissances socio-économiques.

L’objectif général du projet est de proposer et évaluer une méthode de calcul simple adaptée pour la projection des besoins en eau futurs des principaux secteurs d’activités économiques (agricole, municipal, institutionnel, commercial, et industriel) du Québec. 

• Réalisation d’une revue de littérature portant sur les méthodes de projection des besoins en eau existants en vue de déterminer les plus appropriées (par secteur) au Québec ainsi que les données nécessaires à leur implémentation.

• Dans le contexte d’un bassin versant pilote, c’est-à-dire celui de la rivière Nicolet, établissement d’un inventaire de données locales (climatiques et socio-économiques) disponibles et le cas échéant, d’une stratégie de production de celles qui sont nécessaires, mais non disponibles, pour ensuite les organiser dans une base de données commune. 

• Adaptation des méthodes retenues selon les spécificités actuelles et futures des différents secteurs d’activités économiques et des conditions climatiques du Québec à travers une approche participative et par scénarios en vue de proposer une approche méthodologique de projections des besoins en eau applicable à plusieurs échelles spatiales sur le territoire québécois et transférable même à l’ensemble du territoire. 

• Évaluation de l’approche méthodologique proposée à plusieurs échelles spatiales (par exemple: municipalités, bassin versant) à l’aide d’un prototype d’outil géoweb pour le bassin de la rivière Nicolet. 

• Une revue de littérature visant une compréhension détaillée de l’ensemble des connaissances accumulées sur les projections de la demande en eau.

• Une base de données commune spécialisée compatible avec les scénarios socio-économiques en climat futur.

• Une méthode de calcul simple de projection en conditions climatiques et socio-économiques futures du besoin en eau des différentes catégories d’usagers de l’eau au Québec. 

• La formation de personnel hautement qualifié (1 étudiant à la maîtrise, 1 étudiant au doctorat, deux stagiaires de 2ème cycle, et 1 agent de recherche).  

• Jérémie Roques (ROBVQ)

• Mikaël Guillou (MAPAQ)

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