Session 1 - Biodiversité et écosystèmes

Session 1 – Biodiversité et écosystèmes
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Thématique : Biodiversité et écosystèmes

 

Le Centre de recherche appliquée sur la biodiversité et les écosystèmes (CRABE) : un pont entre science et instances décisionnelles

Jean-Olivier Goyette, Université du Québec en Outaouais, Professeur

Résumé : L’humanité fait face à une crise multiple où s’entrecroisent érosion de la biodiversité, changements climatiques, hausse des inégalités sociales et enjeux de santé environnementale. Si une meilleure intégration de la nature aux plans d’aménagement du territoire peut atténuer, voire renverser certaines tendances et impacts négatifs, des besoins demeurent en matière de connaissances scientifiques, mais surtout de leur application sur le terrain, et de mécanismes pour réorienter les flux financiers vers des projets favorables à la nature. C’est dans ce contexte que se déploie le nouveau Centre de recherche appliquée sur la biodiversité et les écosystèmes (CRABE). Le CRABE vise à accompagner les gouvernements infranationaux, les secteurs privé et financier, et les autres acteurs de la société, sur les questions de biodiversité et d’adaptation à la crise environnementale. Nous présentons ici le Centre, ses axes d’intervention et quelques projets en cours. Nous soulignons également l'importance de tirer parti des synergies, en nous appuyant sur des recherches récentes sur les milieux humides qui révèlent leur potentiel considérable face aux multiples crises. Nous concluons en discutant des collaborations possibles pour une meilleure diffusion de la science de la biodiversité dans tous les secteurs décisionnels de la société afin d’accélérer la transition nécessaire. 

La biodiversité agricole dans un contexte de changements climatiques

Ghalia Chahine, Équipe environnement, Union des producteurs agricoles (UPA)  

Résumé : La biodiversité agricole contribue de manière importante à la biodiversité du Québec, particulièrement dans le sud de la province en raison des vastes étendues de superficies agricoles. Cette biodiversité au champ est importante pour le secteur agricole. Elle est aussi essentielle à la vie humaine, car elle fournit divers services tels que la pollinisation , la production alimentaire et la production de fibre.

Une co-évolution s’est produite entre les espèces vivantes et les activités agricoles. Alliés de la biodiversité depuis plus de 30 ans, les producteurs agricoles posent des gestes concrets sur leurs fermes pour améliorer la qualité de l’environnement et ainsi maintenir des communautés d’espèces diversifiées aptes à s’adapter notamment aux changements climatiques.  

Il est important d’agir en faveur d’une agriculture plus résiliente face aux changements climatiques. À l’échelle mondiale, les producteurs agricoles devront répondre aux besoins de près de neuf milliards de personnes tout en valorisant et en conservant la nature. Ce défi complexe nécessite le développement de nouvelles approches et outils, ainsi qu’une collaboration étroite entre producteurs agricoles, intervenants et chercheurs.  

La séance soumise par l’UPA dans le cadre du Symposium Ouranos 2025 prendra la forme d’un panel mixte de discussion proposant un regard croisé entre chercheur, producteur agricole et spécialiste praticien. Ils aborderont, entre autres :

  • la biodiversité agricole dans le contexte d’une urgence d’agir de la part de tous les acteurs concernés- les pouvoirs publics, le milieu agricole, scientifique, ainsi que la société civile,

  • la mise en œuvre de solutions adaptées, développées sur le terrain avec les producteurs agricoles à travers une approche agroenvironnementale concertée. 

La gouvernance des réserves de biodiversité du Québec : perspectives des acteurs du milieu
  • Sophie Beauséjour, Centre de recherche sur la régulation et le droit de la gouvernance (CrRDG), Étudiante à la maitrise en environnement (recherche) - Université de Sherbrooke

  • Catherine Choquette, professeure titulaire de la Faculté de droit, Université de Sherbooke

  • Sophie Calmé, professeure titulaire au département de biologie, Université de Sherbrooke

Résumé : En 2021, le Gouvernement du Québec s’est engagé à protéger 30% de son territoire terrestre et marin afin de lutter contre le déclin de la biodiversité et les impacts des changements climatiques. De nombreux territoires ont récemment été désignés pour faire partie du réseau provincial d’aires protégées. Un statut particulier du réseau d’aires protégées québécois se démarque par sa fréquence d’utilisation soit: les réserves de biodiversité.  

Étant un type d’aires protégées qui autorise une grande variété d’usages du territoire, notamment la chasse, la pêche et les activités récréatives motorisées, plusieurs enjeux de cohabitation entre les usagers apparaissent dans les réserves de biodiversité. Cette situation complexe nécessite de revoir la gouvernance appliquée dans les réserves de biodiversité pour assurer la résilience des écosystèmes protégés et empêcher les conflits entre utilisateurs.  

Le projet de recherche de la faculté de droit de l’UdS vise à analyser divers modèles de gouvernance utilisés pour la protection du territoire incluant des aires protégées (réserves de biodiversité, parc national) ainsi, qu’à titre comparatif, des structures de gouvernance telles que les OBV, TLGIRT et comités ZIP.  Grâce à un sondage effectué auprès d’acteurs concernés par ces différents modèles de gouvernance, a été analysée la performance de la gouvernance tant au niveau du territoire lui-même qu’au niveau des balises démocratiques (inclusion, transparence, etc.) offertes par la structure de gouvernance. Les résultats obtenus font ressortir les forces et les lacunes des divers types de gouvernance et permettent d’orienter la gouvernance des réserves de biodiversité vers les composantes d’une gouvernance répondant plus adéquatement aux besoins du territoire et des acteurs du milieu.   

Programme de recherche-action Les oasis du climat et de la biodiversité - Intégrer et anticiper le changement climatique dans la protection, la restauration et création de réseaux de mares et petites zones humides en France
  • Fanny Mallard, Société Nationale de Protection de la Nature, Directrice scientifique

  • Félix Geoffroy, Chargé de recherche Société Nationale de Protection de la Nature (SNPN) 

Résumé : Les mares, essentielles pour la biodiversité et agissant comme puits de carbone sont au cœur des stratégies d’adaptation au changement climatique. Ces petites zones humides, dont 90% ont disparu en France depuis le dernier siècle, jouent un rôle essentiel dans la régulation climatique et la préservation de la biodiversité. Toutefois, plus de la moitié des mares restantes sont en mauvais état de conservation.  

Dans ce contexte, la Société Nationale pour la Protection de la Nature (SNPN) a lancé en 2023 un programme de recherche-action visant à protéger, restaurer et créer des réseaux de mares à travers le territoire français. Ce programme s'articule autour de trois objectifs principaux.

Le premier objectif de connaissance vise à développer un observatoire participatif national pour rassembler auprès des citoyens et acteurs locaux sur le long-terme des données protocolées sur l’évolution de l’état des mares via une plateforme internet.  

Le deuxième objectif de recherche consiste à élaborer une méthodologie pour modéliser l’évolution de l’état des mares et identifier des zones à enjeux prioritaires de restauration de réseaux de mares en intégrant et anticipant le changement climatique et les autres enjeux environnementaux.

Le troisième objectif met en œuvre ces stratégies sur le terrain, en partenariat avec les acteurs locaux, avec l'ambition de protéger, restaurer ou créer annuellement des réseaux de mares en France.

Ce programme représente une approche innovante et collaborative pour intégrer et anticiper les effets du changement climatique, renforçant ainsi les réseaux écologiques et contribuant à la résilience des écosystèmes locaux et nationaux. 

Le réseau de suivi de la biodiversité : suivre les effets du climat dans nos écosystèmes et en diffuser la connaissance
  • Anouk Simard, Biologiste

  • Sabrina Courant, MELCCFP

  • Caroline Dubé, MELCCFP

  • Chantale Langevin, MELCCFP

Résumé : Les changements climatiques bouleversent les écosystèmes à un degré inédit. Certaines espèces ou communautés vont réagir plus rapidement que d’autres. Depuis 2016, afin d’accroître notre capacité à anticiper et à réagir à ces changements, un réseau de suivi de la biodiversité permet d’inventorier des communautés fauniques et floristiques dans plusieurs écosystèmes répartis sur l’ensemble du territoire québécois. L’objectif est de mesurer une biodiversité relativement peu connue, d’observer les changements encourus et de favoriser la diffusion des informations auprès des acteurs en gestion et en conservation des écosystèmes. Cette présentation dressera un premier bilan de cette démarche innovante.   

Les semences et variétés adaptées : Une mesure d'adaptation du secteur agricole aux changements climatiques?

Hugo Martorell, Sème l'avenir, Coordonnateur régional

Résumé : La conservation et la gestion de la biodiversité des ressources génétiques est une stratégie incontournable pour l'adaptation des productions végétales aux changements climatiques. Depuis les années 1980, il y a eu des mutations importantes dans la recherche et développement en génétique végétale. Aujourd'hui, la conservation et la recherche phytogénétique pour l’agriculture québécoise est décentralisé et complexe. On compte une dizaine de programmes de sélection végétale au Québec d'intérêt public. Ces programmes sont situés dans les centres de recherche, les universités, les organismes à but non lucratif et des regroupements de producteurs. Sème l’avenir travaille de façon transversale aux programmes de R&D en mettant l’accent sur la recherche participative avec les fermes agroécologiques. Cette présentation fera un tour d'horizon des programmes existants, puis articulera des enjeux communs et des interrogations en lien avec les attentes sociétales et les changements climatiques. 

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