Session 8 - Inondations : enjeux et mesures d'adaptation
Session 8 – Inondations : enjeux et mesures d'adaptation
Thématique : Adaptation des villes
Cohabiter avec l'eau : Développement collaboratif d'une boîte à outils pour la construction résiliente aux inondations
Élène Levasseur, Architecture Sans Frontières Québec, PhD | Directrice recherche et éducation
Marie-Christine Therrien PhD, Professeure titulaire et Directrice de Cité-ID Living Lab Gouvernance de la résilience urbaine, ENAP
Dominique Derome Ing., PhD, Professeure titulaire Domaines d'expertises et de recherche, UdeS
Résumé : Architecture Sans Frontières Québec (ASFQ) et le Cité-ID Living Lab de l’École nationale d’administration publique, ainsi que leurs partenaires intersectoriels et multidisciplinaires, présentent l'initiative “Cohabiter avec l’eau : boîte à outils pour la construction résiliente aux inondations”, dont l’objectif est d'accélérer l'adaptation du cadre bâti face à tous types d’inondations.
Ce projet est né dans un contexte où 15 millions de Canadiens vivent dans des zones inondables ou sont exposés aux effets des précipitations intenses, alors que près de 100 % des logements sont susceptibles d'être affectés par des incidents liés à l'eau, tels que les refoulements d'égouts ou les ruptures de tuyaux.
Trois aspects du projets seront abordés :
Le développement de spécifications techniques pour des équipements de protection contre les inondations et des conceptions architecturales résilientes découlant de modélisations et d’essais en laboratoire réalisés par des équipes de recherche de l'Institut national de recherche scientifique, du Conseil national de recherche du Canada (CNRC) et de l'Université de Sherbrooke.
Le développement de programme de formation et d’outils complémentaires élaborés en partenariat avec ÉcoHabitation, des associations professionnelles dont l'Ordre des architectes du Québec (OAQ) et l'Association des professionnels de la construction et de l'habitation du Québec (APCHQ), ainsi que des gouvernements locaux, dont les Villes de Laval, de Longueuil, de Montréal et de Québec, avec l’appui d’ICLEI Canada.
Les fruits de leurs efforts de concertation (impliquant le bris de silos sectoriels et disciplinaires) et d’adéquation avec les cadres réglementaires et normatif existants et en développement.
Les défis de la préservation de milieux bâtis anciens en zone inondable : opportunités et écueils de démarches de planification intégrée au Québec et en Europe
Catherine P. Perras, Urbaniste, Vivre en ville
Léa Vandycke, Vivre en Ville, Conseillère - Environnement et aménagement
Résumé : Au Québec, la pérennité de plusieurs milieux bâtis anciens et valorisés d’un point de vue culturel est menacée du fait de leur emplacement en zone inondable. Les changements climatiques, en induisant une augmentation de la fréquence et de l’intensité des inondations dans plusieurs bassins versants, font en sorte que ces milieux de vie sont de plus en plus exposés à cet aléa. Alors que ces collectivités se mobilisent pour les préserver, il devient de plus en plus apparent que des transformations urbaines sont requises pour y maintenir les risques à un niveau acceptable. Des bâtiments et des infrastructures devront être adaptés, alors que d’autres devront être retirés pour mieux protéger des secteurs prioritaires. Or, afin que ces transformations soient durables, elles doivent s’inscrire dans une planification intégrée et prendre en compte une multitude de préoccupations urbanistiques en plus de la réduction des risques telles que les besoins en habitation, la mobilité durable et la préservation du patrimoine.
Cette présentation abordera d’une part la démarche de planification intégrée proposée par Vivre en Ville à des collectivités comme la MRC de Kamouraska (Municipalité de Saint-André-de-Kamouraska), qui permet de visualiser les scénarios d’avenir et leurs impacts sur les différentes préoccupations. D’autre part, elle mettra en lumière des apprentissages en matière d’approches intégrées de réduction des risques liés aux inondations documentées lors d’une mission d’étude organisée par Vivre en Ville en Belgique et aux Pays-Bas à laquelle a participé une délégation du monde municipal québécois en septembre 2024.
Cumul d'inondations à Pointe-Gatineau: facteurs qui influencent la décision de quitter ou de rester et stratégies d'adaptation
Ariane Hamel, Université du Québec en Outaouais, Étudiante à la maîtrise en travail social
Résumé : Les communautés riveraines de Pointe-Gatineau ont vécu des inondations majeures en 2017, 2019 et 2023. Depuis, de nombreuses maisons ont été détruites et plusieurs résident.es sont partis, mais on observe que d'autres ont choisi de demeurer dans le quartier inondable. Cette communication vise à présenter une partie des résultats d'une recherche qui s'intéresse au processus de rétablissement des personnes inondées à répétition et au rôle de l'attachement au lieu sur ce processus. Plus précisément, la présentation s'axe autour des principales raisons qui ont influencé la décision de rester ou de quitter des personnes sinistrées (l'attachement au lieu, des raisons financières et le stress de revivre d'autres inondations). Elle présente également les stratégies d'adaptation développées par les personnes qui ont décidé de rester face à d'éventuelles inondations. Ces résultats permettent de mieux outiller les acteurs qui accompagnent les sinistré.es avant, pendant et après des inondations, en plus d'offrir de nouvelles pistes de réflexion quant à la gestion des territoires situés en zone inondable.
Le Diagnostic du risque d’inondation municipal: Outil incontournable pour la planification, et suivi, de la gestion des inondations
Joanna Eyquem, Centre Intact d'adaptation au climat, Directrice générale - Infrastructures résilientes au climat
Résumé : Les municipalités sont en première ligne de l’adaptation aux répercussions des changements climatiques comme les inondations. Il faut poser des gestes et faire des investissements pour non seulement comprendre et cartographier les risques d’inondation, mais aussi mettre en œuvre des mesures de réduction des risques sur le terrain.
Le Diagnostic du risque d’inondation municipal a été élaboré pour aider les municipalités canadiennes à mieux se préparer aux pluies intenses, aux inondations fluviales et aux inondations côtières. Il s’agit d’un questionnaire d’auto-évaluation de 50 questions portant sur les aléas (exposition aux inondations) et la mise en œuvre de mesures d’atténuation des risques (préparation aux inondations). Cet outil aide les utilisateurs à s’y retrouver dans la multitude de normes, de directives et d’outils existants, et porte sur le rôle des actions municipales à différents niveaux, de la protection localisée de demeures individuelles à la gestion des processus d’inondation à l’échelle du bassin versant.
Cette présentation va démontrer comment les acteurs au Québec (municipalités de toute taille, MRC, propriétaires d’infrastructures) peut utiliser le Diagnostic, surtout au sein des Plans climat, pour mieux gérer des inondations selon les meilleures pratiques. Le Plan de mise en œuvre
2024-2029 prévoit plus de fonds pour l'adaptation, et cet outil va aider les gouvernements locaux à prioriser les investissements et suivre leur progrès.
Éduquer aux risques d’inondations à l’école secondaire: défis et retombées
Chantal Déry, UQO, Professeure
Mathieu Thibault, professeur, UQO
Résumé : Au Québec, bien que les inondations soient l’une des principales catastrophes naturelles et que leur fréquence et importance soit susceptible d’augmenter avec les changements climatiques, aucun programme structuré intégrant cette thématique n’existe actuellement au niveau secondaire. Pourtant, une recension d’écrits scientifiques a montré que les jeunes peuvent être mieux préparés à l’arrivée de catastrophes si des programmes spécifiques d’éducation aux risques sont mis en place. C’est dans ce contexte qu’une équipe interdisciplinaire (didactique de la géographie, des sciences et technologie, des mathématiques et hydrologie) mène une recherche ayant une double finalité de développement d’une séquence didactique portant sur les risques d’inondations et de mesure de son effet chez les élèves du 1er cycle du secondaire (12-14 ans). Dans le cadre de cette présentation, après avoir brièvement exposé la structure de la séquence, nous allons mettre en lumière les défis de vulgarisation, de communication et d’interdisciplinarité que nous avons rencontrés, de même que les moyens mis de l’avant pour les surmonter. Par la suite, nous partagerons quelques résultats préliminaires sur les retombées de ce projet sur les élèves, notamment en ce qui concerne leurs connaissances et leurs perceptions des risques d’inondations.