Session 11 - Mobilisation pour l'action climatique

Session 11 – Mobilisation pour l'action climatique

enjeux


Thématique : Enjeux transversaux

Portrait des pratiques de communication climatique dans les organisations municipales québécoises 
  • Pénélope Daignault, Université Laval, Professeure titulaire  

  • Valériane Champagne St-Arnaud, professeure adjointe, Département de marketing, Université Laval 

Résumé : Les villes ont un double rôle à jouer pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et gérer les conséquences croissantes des dérèglements du climat sur la santé des populations, l’économie, la sécurité publique et la dégradation de l’environnement. D’ailleurs, de plus en plus de municipalités se munissent de plans d’intervention pour mieux faire face aux inévitables aléas du climat. Dans un contexte où il est urgent d’informer, de sensibiliser et d’influencer des instances décisionnelles, des organisations, des citoyen.ne.s dans le but d’accélérer l’adoption de mesures qui permettent l’atténuation et l’adaptation aux changements climatiques, il est important de s’assurer que les individus qui exercent des activités de communication climatique dans les organisations municipales disposent des  plus récentes données scientifiques, qu’ils les comprennent et qu’ils sachent les utiliser dans leurs pratiques. Or, plusieurs barrières freinent l’utilisation des connaissances scientifiques dans la pratique, dont le manque de temps, de connaissances et de ressources organisationnelles. Afin de contrer certaines de ces barrières, de nombreuses initiatives de vulgarisation scientifique ont été développées sur divers sujets liés à la crise du climat et sur la façon de communiquer à leur propos. Ces connaissances vulgarisées sont-elles utilisées par les professionnel.les du milieu municipal qui ont recours à des outils de communication pour sensibiliser un public à des enjeux climatiques? À partir des données issues d’un sondage en ligne et d’entrevues individuelles, nous présentons un portrait des pratiques de communication climatique de ces individus et de leur disposition à l’égard des connaissances scientifiques vulgarisées. 

Rôle des universités Lien université-société : quel rôle pour les universités dans la mobilisation des connaissances en action climatique?
  • Marc-André Bourgault, Université Laval, Professeur

  • Stéphane Roche, professeur titulaire au Département des sciences géomatiques de l'Université Laval

  • Michael Bourdeau-Brien, professeur agrégé au Département de finance de l'Université Laval

  • Guillaume Pain, professeur agrégé en management à la Faculté des sciences de l’administration de l’Université Laval

  • Isabelle Goupil-Sormany professeure adjointe à l’Université Laval

  • Valériane Champagne-Saint-Arnaud, professeure au Département de marketing de la Faculté des sciences de l’administration de l’Université Laval

  • Alexandre Gajevic Sayegh, professeur agrégé au département de science politique de l'Université Laval

Résumé : Les changements climatiques forcent les universités à développer des initiatives d’enseignement et de recherche pour accélérer la transition de nos sociétés. La mise en place de programmes d’enseignement et de recherche interdisciplinaires, le développement de nouvelles approches pédagogiques et l’élaboration de projets en collaboration étroite avec des partenaires externes sont au cœur de ces initiatives. Cependant, les activités de transfert des connaissances vers la société civile et les milieux utilisateurs/pratiques permettant de passer à l’action sont moins fréquentes et souvent moins valorisées. Il est pourtant essentiel que les connaissances produites par les milieux universitaires en lien avec la crise climatique soient rendues disponibles afin d’être mobilisées.

Cette proposition vise l’organisation d’une session sur la mobilisation des connaissances produites par le milieu de la recherche en action climatique. Dans le cadre de celle-ci, diverses initiatives de recherche et d’enseignement seront présentées. Un panel composé de membres de corps professoraux universitaires discutera des trois volets de la tâche professorale : enseignement, recherche, service aux collectivités, et de la place offerte par ceux-ci à la mobilisation des connaissances dans un contexte de crise climatique. Différents points de vue sur la place de l’action climatique dans l’enseignement et la formation continue seront présentés. Finalement, une discussion sur les responsabilités des chercheuses et chercheurs envers la société civile en termes de transmission de savoirs sera ouverte à l’ensemble des participantes et participants. 

Comment favoriser la collaboration intersectorielle pour une action climatique saine et équitable?
  • Marie-Hélène Senay, INSPQ, Conseillère scientifique

  • David Demers-Bouffard, INSPQ 

Résumé : L’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) réalisera une collection de notes de politique sur les changements climatiques, l’équité et la santé. L’objectif de cette collection est de favoriser l’action intersectorielle et la prise en compte de la santé dans la lutte contre les changements climatiques. Les notes de politique sont des documents courts et vulgarisés destinés aux décideurs. Elles visent à présenter succinctement un enjeu et des solutions pratiques fondées sur des données probantes. L’INSPQ prévoit en publier une dizaine de 2025 à 2027.

Pour déterminer le contenu de cette collection, l’INSPQ mène en 2024 une analyse de besoins. Une trentaine d’entretiens semi-dirigés avec des représentants de ministères et organismes principalement en dehors de la santé publique (p. ex., MAMH, MAPAQ, Hydro-Québec, FQM) ont été réalisés, en plus d’une revue documentaire. L’analyse de besoins permettra de déterminer :

  • Les freins et les leviers à l’action climatique

  • Le niveau d’intégration de la santé et de l’équité dans l’action climatique

  • Les publics cibles les plus stratégiques pour favoriser la complémentarité

  • Les thématiques les plus porteuses pour ces publics

  • Les façons de présenter l’information pour en favoriser la prise en compte

Les résultats pourraient servir aux acteurs qui cherchent à renforcer leurs liens avec des acteurs gouvernementaux. Ils pourraient aussi soutenir le décloisonnement des expertises et la formation de nouvelles alliances afin de favoriser l’action climatique ainsi que l’inclusion de la santé et de l’équité. C’est dans cette optique que l’INSPQ souhaite partager ses résultats au 10e Symposium d’Ouranos. 

Écoleadership : naviguer dans la complexité des changements climatiques

André Fortin, Maison de l'innovation sociale, Chef des pratiques et processus innovants

Résumé : L’écoleadership est une approche d’innovation sociale misant sur la pensée complexe et sur le leadership partagé. Inspirée par les principes des écosystème (cycles de la nature, biomimétisme, philosophie des Premières nations) cette approche a comme intention de réunir différentes parties prenantes pour travailler à l’élaboration de solutions collectives ayant de l’impact. L’écoleadership a émergé comme réponse à trois grands changements : l’urgence environnementale, la révolution technologique, la montée des inégalités. Pour faire face à ces situations complexes, une nouvelle posture est nécessaire pour sortir d’une logique centralisée du leadership et développer des organisations plus adaptatives et résilientes. L’écoleadership renforce les organisations dans la création d’une culture de l’innovation qui promeut la collaboration, les partenariats et les stratégies d’apprentissages venant soutenir le potentiel créatif des équipes. En bref, l’écoleadership reconnaît l’interdépendance des systèmes économiques, environnementaux et sociaux, considère le bien-être des futures générations et engage les personnes dans la prise de décision éthique face aux défis rencontrés. 

La démocratie fonctionnelle et la gouvernance plurinormative  comme fondements de la résolution d’enjeux complexes
  • Catherine Choquette,  Professeure à la Faculté de Droit, Université de Sherbooke

  • Jean-Sébastien Dufresne, Fondateur et coordinateur général, Iciéla

Résumé : Deux phénomènes sont bien présents dans nos sociétés modernes. Le premier a trait à la complexification des enjeux environnementaux due principalement aux changements climatiques qui ajoutent un facteur d’incertitude quant à l’évolution du monde naturel. Le deuxième phénomène concerne la difficulté des régimes démocratiques modernes à résoudre de manière efficace ces enjeux complexes, particulièrement lorsqu’ils impactent une grande diversité d’acteurs. Dans le cadre d’un projet sur l’adaptation du droit aux changements climatiques, un modèle de gouvernance plurinormative, qui mobilise des médiateurs, a été développé. Il a été testé pour la gouvernance des barrages et pour la réduction des inondations au Québec et pour la réduction des îlots de chaleur en milieu urbain au Maroc. Les avantages et les défis de ce modèle de gouvernance, qui agit essentiellement comme un catalyseur de normes, en les augmentant en nombre et en intensité, seront présentés. 

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