Session 15 – Eau et usages anthropiques

Session 15 – Eau et usages anthropiques

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Thématique : Eau

Comment les eaux souterraines sont-elles affectées par les changements climatiques au Québec?
  • Marie Larocque, professeure au département des sciences de la Terre et de l’atmosphère à l’UQAM

  • Mathieu Boudreault, Professeur-chercheur en actuariat, Département de mathématiques, UQÀM

  • David A. Carozza, Climate Scientist - Natural Catastrophe Modeler, Definity 

Résumé : Étant donné que les eaux souterraines se renouvellent par l’intermédiaire de la percolation de l’eau provenant de la surface, elles sont affectées très indirectement par les changements climatiques. Ces effets existent néanmoins et sont de plus en plus étudiés à travers le monde, notamment dans les régions où les ressources en eau sont limitées et où les eaux souterraines sont très sollicitées. Ils sont toutefois encore relativement peu étudiés au Québec. La présentation mettra en lumière les connaissances actuelles et l’état de la situation au Québec. La hausse des températures et les modifications aux patrons de précipitations liées aux changements climatiques sont de plus en plus évidentes dans la province. Les effets de ces changements sur les eaux souterraines sont encore relativement peu marqués, mais les données récentes montrent que certaines tendances se dessinent. Au cours des prochaines décennies, l’intensification des changements climatiques pourrait modifier de manière encore plus marquée le renouvellement des eaux souterraines et leurs interactions avec les autres réservoirs du cycle de l’eau. Des données et des connaissances supplémentaires sont maintenant nécessaires pour mieux comprendre l’évolution des réserves en eaux souterraines au Québec et pour adapter la gestion des ressources en eau. Le suivi à long terme des eaux souterraines, la compréhension de l’atténuation du signal climatique dans les aquifères et les échelles spatio-temporelles optimales des scénarios climatiques utilisés sont parmi les sujets qu’il est prioritaire d’étudier. 

Les eaux souterraines côtières : dans l'angle mort de l'adaptation climatique
  • Gwénaëlle Chaillou, ISMER-UQAR, Professeure

  • Gwendoline Tommi-Morin, associée de recherche

  • Pascal Bernatchez, Professeur UQAR 

Résumé : Les eaux souterraines côtières sont une ressource en eau essentielle pour de nombreuses communautés et constituent un élément clé des écosystèmes côtiers. Dans le continuum terre-mer, les eaux souterraines côtières cumulent les effets continentaux et marins du changement climatique tout en subissant l'impact des activités anthropiques. L'élévation du niveau de la mer, les submersions marines et les changements du régime de précipitation et de recharge entraînent des modifications non seulement de la quantité mais aussi de la qualité et des flux d’eaux souterraines. Ces modifications ont un impact majeur sur la disponibilité de la ressource en eau et sur la santé des écosystèmes qui en dépendent. Dans cette présentation, nous discuterons des différentes composantes qui agissent sur la salinisation des eaux souterraines et nous présenterons un indice cartographique de vulnérabilité à l’intrusion saline. En combinant des données océanographiques, hydrogéologiques et hydrogéochimiques, cet indice a été utilisé dans différents secteurs du Québec maritime dont certains subissent déjà de la salinisation. Alors que plus de 50% de la population du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie dépend des aquifères, il est urgent de fournir à ces communautés côtières et aux décideurs les informations pour prendre en compte les impacts climatiques sur la ressource souterraine. Ces travaux sont réalisés dans le cadre du projet O’Salis, qui vise à renforcer les capacités de résilience des populations par la documentation et l’atténuation des impacts de la salinisation des sources d’approvisionnement en eau souterraine et par la prévention de ses impacts sur la santé humaine. 

Effets sur la santé et options de gestion pour des problématiques d’approvisionnement en eau potable : une étude de portée
  • Géraldine Patey, Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), Conseillère scientifique spécialisée

  • Caroline Huot, MD, MSc, FRCPC,Médecin spécialiste en santé publique et médecine préventive 

Résumé : Différentes régions du Québec rapportent dans les dernières années des enjeux d’accès à une quantité suffisante en eau potable de qualité. Ces problématiques d’approvisionnement en eau potable touchent, par exemple, les propriétaires de puits privés et les personnes alimentées par de petits réseaux d’eau souterraine ou de surface. Les causes de ces pénuries semblent diverses, incluant les changements climatiques et les évènements météorologiques extrêmes, les conflits d’usage, la croissance démographique et la dégradation des infrastructures de distribution en eau. Cela peut entrainer des effets sur la santé publique et les Directions régionales de santé publique (DSPublique) sont appelées à collaborer avec divers acteurs afin d’atténuer ces impacts et protéger la santé publique par le biais de différentes mesures d’adaptation.

Dans ce contexte, l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) a effectué une revue de la portée afin de brosser un portrait des connaissances sur les contaminants associés aux pénuries d’eau, les risques à la santé physique, psychologique et sociale, ainsi que les pistes de solutions pour les acteurs confrontés à ces problématiques. Cette démarche vise à soutenir l’évaluation des risques et la mise en œuvre de mesures efficaces pour assurer un approvisionnement adéquat en eau potable, essentiel pour la santé et le bien-être des populations. 

Revue de l’état des connaissances et des outils disponibles au Mexique, en bavière et au Québec pour le partage de l’eau lorsque la ressource est limitée

Annie Poulin, École de technologie supérieure, Professeure

Résumé : L’eau est abondante au Québec, mais sa disponibilité peut occasionnellement devenir un enjeu local lors de périodes d’étiages. Avec les changements climatiques, les débits des rivières seront réduits durant la saison estivale (étiages plus longs et plus sévères) par rapport à la période actuelle. Cela augmentera la pression sur l’approvisionnement en eau des populations, de la faune et des écosystèmes aquatiques ainsi que pour diverses activités économiques. Les situations de manque d’eau qui surviendront exigeront d’adapter la gestion de l’eau pour en assurer un partage entre les différents usages.

Anticipant un accroissement marqué des besoins de connaissances liés à cet enjeu au cours des prochaines années, l’une des priorités de la programmation 2020-2025 d’Ouranos vise à renforcer la capacité du Québec à alimenter sa population en eau potable et à faire en sorte que les écosystèmes et les secteurs économiques ne soient pas durablement impactés lors d’un épisode de manque d’eau sévère.  

Ce projet s’est intéressé à investiguer plus en détails les pratiques, outils et mécanismes existants, dans d’autres pays ou territoires, pour la gestion et le partage de l’eau dans des situations où la ressource est limitée. Le projet a été réalisé en trois volets, s’intéressant (1) au Mexique, (2) à la Bavière en Allemagne, (3) au Québec. La présentation s’intéressera à montrer les différences notées, en matière de gestion de l’eau en situation de sécheresse, entre les trois territoires, et à faire ressortir des pratiques, outils et mécanismes mexicains ou bavarois présentant un intérêt pour le Québec. 

Logement Sécuritaire et Abordable : Prévenir les Risques à Long Terme

Ryan Ness, L'Institut Climatique du Canada, Directeur, Adaptation

Résumé : Alors que les différents niveaux de gouvernements tentent de répondre rapidement à la crise du logement qui sévit au pays, et à la crise de l’abordabilité qui frappe l’ensemble des citoyens, il est crucial que les nouvelles habitations qui sont construites ne soient pas situées dans des zones à haut risque d’inondations et d’incendies de forêt.

Toutefois, de nombreux bâtiments continuent d'être construits dans des zones à haut risque, malgré que l’on connaisse les dangers et qu’on ait des preuves incontestables que ces risques augmentent avec les changements climatiques.

L’Institut climatique du Canada a étudié le paysage actuel des politiques d'aménagement du territoire à travers le pays, et identifié des lacunes et des incohérences significatives qui permettent la construction dans des zones dangereuses. Notre recherche estime les coûts financiers du développement continu dans les zones à risque d'ici 2030, évalue l'efficacité des politiques existantes et recommande des stratégies concrètes pour minimiser l'exposition au risque dans l’avenir. Les résultats indiquent que les risques d'inondation et d'incendie de forêt pour les habitations canadiennes sont importants et pourraient augmenter considérablement d'ici 2030 si on persiste avec les politiques actuelles.  

Nous proposons des réformes politiques, y compris le développement rapide de la cartographie et de l'information sur les risques, la réforme des politiques d'aménagement du territoire, la divulgation des risques dans les transactions immobilières et l'élimination des distorsions du marché par la tarification des risques. De plus, un soutien dédié à la planification résiliente dans les communautés autochtones et aux infrastructures essentielles de protection contre les inondations est recommandé. Ces mesures visent à soutenir une stratégie de logement durable qui privilégie la sécurité, la résilience et à l'accessibilité à long terme en minimisant les impacts financiers et sociaux de la construction dans les zones à haut risque. 

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