Comprendre la science de l'adaptation

La démarche d’adaptation est un processus continu et itératif qui doit tenir compte de l’évolution des connaissances, des risques et des apprentissages. Cette démarche a pour objectif de réduire les risques liés aux changements climatiques. Ainsi, une démarche d’adaptation se conclura par exemple par la rédaction d’un plan d’adaptation et la mise en place de solutions concrètes et adaptées à la situation. 

La démarche d’adaptation vise une compréhension globale et intégrée des enjeux, car ceux-ci sont multiples et peuvent aussi être reliés les uns aux autres. Par exemple, l'abaissement potentiel des niveaux d’un plan d’eau peut toucher plusieurs secteurs, notamment le transport, l’énergie et l’agriculture.

Une approche transversale et structurée des enjeux permet d’élaborer des stratégies d’adaptation qui soutiennent tous les secteurs touchés. Ainsi, une telle approche facilite l’élaboration de la planification de l’adaptation aux changements climatiques. Cela permet d'assurer l’atteinte des objectifs d’adaptation, d’optimiser les ressources financières, matérielles et humaines déployées, et d’éviter d’amplifier les impacts des changements climatiques.

 
Étapes de la démarche d'adaptation

La démarche d’adaptation se décline en plusieurs étapes qui peuvent se présenter de différentes façons. Celle présentée ci-dessous comporte cinq grandes étapes, précédées par des conditions de succès essentielles pour assurer la réussite de la démarche.

Cette démarche se base sur le guide Élaborer un plan d'adaptation aux changements climatiques - Guide pour les organismes municipaux

Les conditions de succès

Pour qu’une démarche d’adaptation soit réussie, il faut que : 

  1. La gouvernance de la démarche permette aux organismes de s’adapter de façon proactive en assumant plusieurs rôles dans l’adaptation aux changements climatiques; 

  2. L’arrimage de la démarche d’adaptation avec les autres démarches pertinentes soit fait, par souci de cohérence et d’efficience;

  3. L’intégration du principe d’équité soit prise en compte dans la démarche d’adaptation et être appliquée tout au long du processus;

  4. L’engagement des acteurs favorise l’intégration d’une diversité d’enjeux transversaux tout au long de la démarche;

  5. La disponibilité des ressources financières, humaines et matérielles influence le pouvoir d’agir en faveur de l’adaptation.

L’étape 1 vise à déterminer les acteurs responsables de diriger la démarche d’adaptation qui mènera à l’élaboration du plan d’adaptation. Lors de cette étape, des experts de soutien seront identifiés.

L’étape 2 est primordiale pour définir les objectifs du plan, la portée de la démarche et le portrait du territoire ou de l’organisme. Ceci inclut les systèmes et les aléas à prendre en compte dans les diverses analyses, les données climatiques et les échelles d’analyse des risques.

L’étape 3 permet de connaître les risques climatiques actuels et futurs et de les hiérarchiser afin de prioriser l’instauration de mesures d’adaptation.

L’étape 4 a pour but d’identifier les mesures d’adaptation qui permettront de gérer les risques. Lors de cette étape, il faudra définir un calendrier pour l’instauration des mesures, les ressources requises et les indicateurs de suivi.

L’étape 5 consiste à produire et à diffuser le plan d’adaptation, et à faire le suivi et l’évaluation des mesures pour évaluer leur efficacité. À cette étape, un ajustement des mesures sera effectué si nécessaire, et le plan sera éventuellement révisé.

 

logigramme adaptation

Figure 1: Les étapes de la démarche d'adaptation

Éviter la maladaptation

Peu importe l’approche préconisée pour la planification de solutions d’adaptation, la mise en œuvre de certaines mesures peut tout de même conduire à la maladaptation, c’est-à-dire qu’elles aggravent les problèmes plutôt que de les diminuer. Par exemple, pour s’adapter aux aléas côtiers croissants, la mise en place d’un enrochement ou d’un mur de protection sur un terrain côtier peut, dans certains cas, accentuer l’érosion sur les terrains adjacents.

Pour éviter la maladaptation certains facteurs peuvent être pris en considération lors du choix d’une mesure d’adaptation. Par exemple, elle pourrait générer des co-bénéfices environnementaux, sociaux ou économiques et contribuer à atténuer de multiples risques simultanément. En considérant ces facteurs, il est possible d’éviter la maladaptation, et ce, même en contexte d’incertitude dans les projections climatiques .
 

Photo ci-contre : Lorsque les vagues frappent un mur ou un enrochement, leur énergie est réorientée aux extrémités de l'ouvrage, ce qui peut accélérer l'érosion des rives voisines. C'est ce que l'on nomme l'effet de bout. Source : Ministère de la sécurité publique du Québec

Le ministère de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs s’est allié à Ouranos pour produire le guide Élaborer un plan d’adaptation aux changements climatiques.

Le guide vise à faciliter le développement du volet « adaptation » des plans climat des municipalités du Québec.

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