Pluie verglaçante
En Amérique du Nord, les projections climatiques montrent un déplacement vers le nord de la zone touchée par la pluie verglaçante. Le Québec se trouve dans une zone de transition entre une augmentation projetée du verglas au nord et au nord-est, et une diminution au sud-est du continent.
Changements projetés d’heures annuelles de pluie verglaçante par région du Québec
Apprenez-en plus sur l'évolution de la pluie verglaçante au Québec.
Les régions du Québec situées au nord du 50e parallèle qui sont loin des côtes peuvent généralement s’attendre à une augmentation graduelle du nombre médian d’heures annuelles de pluie verglaçante par rapport à la période 1980-2009. Ces heures de pluie verglaçante surviendront principalement entre les mois de décembre et mai.
En revanche, dans la plupart des régions du Québec situées au sud du 50e parallèle et dans les régions côtières au nord, on projette une diminution graduelle du nombre médian d’heures annuelles de pluie verglaçante par rapport à la période 1980-2009. Les épisodes de pluie verglaçante se produiront surtout entre les mois de décembre et février.
D’ici la fin du siècle (2071-2100), tel que montré sur la figure 5, les projections indiquent que le nombre d’heures annuelles de pluie verglaçante diminuera dans les vallées du sud et sur les côtes du nord par rapport à la période 1981-2010. Peu de changements ou une augmentation des heures de pluie verglaçante sont prévus dans le reste du Québec.
Consultez les projections climatiques sur la pluie verglaçante au Québec.
Figure 5 : Médiane du changement des heures annuelles de pluie verglaçante entre les périodes (2071-2100) et (1981-2010) pour un scénario à émissions modérées (RCP4,5) projeté par un ensemble de quatre simulations du MRCC5 et trois méthodes diagnostiques utilisées pour détecter le verglas dans les simulations. Les régions hachurées indiquent les endroits où il y a une absence de consensus sur le signe du changement parmi les membres de l'ensemble (moins de 80% des membres s'entendent). Figure produite et publiée sur Portraits climatiques, le portail du consortium Ouranos sur la climatologie régionale et l’adaptation aux changements climatiques.
Les niveaux de réchauffement planétaire
Dans son plus récent rapport d’évaluation, le GIEC utilise une nouvelle approche pour anticiper les impacts des changements climatiques, en se basant sur le niveau de réchauffement planétaire. Cette méthode diffère de l’approche classique qui compare des changements entre une période future déterminée (par exemple, 2071-2100) et une période historique de la même durée (par exemple, 1991-2020).
En raison du manque de projections spécifiques pour la pluie verglaçante et dans le but d’optimiser l’utilisation des simulations climatiques, l’approche adoptée pour ce phénomène consiste donc à examiner les changements climatiques en fonction de différents niveaux de réchauffement planétaire. Ainsi, les données sont présentées en fonction de trois niveaux de réchauffement distincts : 2°C, 3°C et 4°C définis par rapport à la période préindustrielle (1850-1900).
Pour un réchauffement planétaire de 4°C (figure 6c), une diminution moyenne significative d'au moins 5 heures de pluie verglaçante par année est projetée dans les basses terres du Saint-Laurent ainsi que sur une grande partie des régions de l'Outaouais et de la moitié sud de l'Abitibi-Témiscamingue. Dans la région de Montréal, les projections à la baisse sont encore plus marquées, de l'ordre de 15 à 20 heures par année. Sur les littoraux de la Côte-Nord et du Nunavik, d’importantes réduction du nombre d’heures de pluie verglaçante par année sont prévues.
Pour des réchauffements planétaires moindres, il y a peu de cohérence entre les faibles signaux de changement, sauf au sud-est du Nunavik ainsi que dans les secteurs de la Côte-Nord longeant le Labrador, pour lesquels une augmentation moyenne de 5 à 10 heures par an est projetée à partir de 3°C.
Figure 6 : Moyenne des changements de la médiane des heures annuelles (h/an) de pluie verglaçante projetée par un ensemble de quatre simulations du MRCC5 et quatre méthodes diagnostiques utilisées pour détecter le verglas dans les simulations. Les changements sont présentés entre la période historique de 1980–2009 et les périodes pendant lesquelles +2˚C (a), +3˚C (b) et +4˚C (c) de réchauffement planétaire sont atteints par rapport à la période préindustrielle (1850–1900), sur le Québec. Dans les zones hachurées, moins de 80 % des combinaisons des simulations et méthodes diagnostiques s’entendent sur le signe du changement. Données de McCray et al. (2022).
Changements de saisonnalité
À l’échelle saisonnière, les projections climatiques indiquent un déplacement de la période de l'année où les épisodes de pluies verglaçantes se produisent le plus souvent. La figure 7(c-f-i) illustre les changements projetés pour 4°C de réchauffement planétaire. On voit pour l’automne une diminution des heures de pluie verglaçante et un signal cohérent au sud du Québec.
La carte hivernale montre une forte augmentation au centre du Québec mais une diminution dans les vallées du sud et les côtes, tandis que la carte printanière montre une forte augmentation à l’extrême nord du territoire québécois. À des degrés moindres de réchauffement planétaire (figure 7), le signal saisonnier montre moins de cohérence et les signaux de changement sont plus faibles.
Finalement, au sud du Québec, dans les vallées et sur les côtes, les projections montrent une diminution de la fréquence des épisodes extrêmes de verglas au fur et à mesure d’un réchauffement plus important, mais ceux-ci demeurent possibles. Il pourrait y avoir une augmentation du nombre d’épisodes intenses dans certaines régions du nord du Québec et une augmentation de la quantité de verglas accumulé de 20 à 40% selon certaines études.
Figure 7 : Moyenne des changements de la médiane des heures annuelles (h/an), présentée par saison, de pluie verglaçante projetées par un ensemble de quatre simulations du MRCC5 et quatre méthodes diagnostiques utilisées pour détecter le verglas dans les simulations. Les changements sont présentés entre la période historique de 1980–2009 et les périodes pendant lesquelles +2˚C (a), +3˚C (b) et +4˚C (c) de réchauffement planétaire sont atteints par rapport à la période préindustrielle (1850–1900), sur le Québec. Dans les zones hachurées, moins de 80 % des combinaisons des simulations et méthodes diagnostiques s’entendent sur le signe du changement. Données de McCray et al. (2022).