Au-delà de la hausse des températures, des événements météorologiques extrêmes plus fréquents et des autres perturbations du climat, les effets des changements climatiques se font sentir sur différents aspects sociaux de nos communautés.
En collaboration avec l’Observatoire québécois des inégalités, Ouranos a jeté à l’automne dernier les bases d’une initiative exploratoire, afin de documenter les relations entre les changements climatiques et les personnes en situation d’itinérance.
Coup d’œil sur cette initiative amorcée par Nathalie Bleau, coordonnatrice de programmation scientifique chez Ouranos, et concrétisée par Ariane Préfontaine, chercheuse en résidence, et Marianne-Sarah Saulnier, chercheuse, toutes deux pour l’Observatoire québécois des inégalités.
Pourquoi s’intéresser à ce sujet?
Les personnes en situation d’itinérance, entre autres en milieu urbain occidental, sont les premières à subir les effets des changements climatiques, les ressentent de façon amplifiée et ont peu de moyens de s'en prémunir. Cela dit, on constate que peu de documentation existe sur les liens entre ces deux enjeux, bien qu’il soit bien établi que les changements climatiques accentuent les inégalités socioéconomiques et que leurs effets vont s’accentuer dans le futur si rien n'est fait.
L’itinérance est un phénomène qui évolue actuellement dans l’angle mort de la recherche sur les impacts des changements climatiques, ce qui fait en sorte qu’elle est souvent écartée des grandes réflexions climatiques.
Le point de vue des personnes qui la vivent est donc peu considéré dans les solutions d’adaptation et l’action publique autour du climat.
Dans le contexte d’une nouvelle réalité climatique qui implique la mise en place de solutions d'adaptation et d’une crise de l’itinérance face à laquelle il faut agir, il nous semble d’une grande pertinence de s’intéresser aux relations entre ces deux éléments complexes.
La présente démarche est le résultat d'une recommandation découlant d'un rapport de stage réalisé en 2021, cosupervisé par Ouranos et l’Observatoire québécois des inégalités.
En quoi consiste la démarche?
Il s’agit d’un préprojet de recherche, dont l’objectif est de combler des lacunes dans la littérature concernant la vulnérabilité des personnes en situation d’itinérance et en situation de domiciliation précaire face aux changements climatiques, ainsi que sur les impacts différenciés des mesures d’adaptation aux changements climatiques sur ces populations au Québec.
Quels sont les résultats attendus?
D’abord, il s’agit de générer un premier portrait général, sans être exhaustif, de cette problématique et de la rendre plus visible à partir de la littérature existante et de quelques entretiens avec des acteurs de terrain.
À la suite de cette démarche, qui se termine en mars prochain, et selon les recommandations qui en émaneront, nous souhaiterons développer un projet de recherche de plus grande envergure, dont l’aboutissement permettrait d’améliorer les mesures d’adaptation pour les personnes en situation d’itinérance et de favoriser l’inclusion de cette population dans les réflexions climatiques et les politiques en découlant.