Revue de l’état des connaissances et des outils disponibles au Mexique, en Bavière et au Québec pour le partage de l’eau lorsque la ressource est limitée

L’eau est abondante au Québec, mais sa disponibilité peut occasionnellement devenir un enjeu local lors de périodes d’étiages. Avec les changements climatiques, les débits des rivières seront réduits durant la saison estivale (étiages plus longs et plus sévères) par rapport à la période actuelle. Cela augmentera la pression sur l’approvisionnement en eau des populations, de la faune et des écosystèmes aquatiques ainsi que pour diverses activités économiques (agriculture, industrie, tourisme, navigation, production d’énergie, …). Les situations de manque d’eau qui surviendront exigeront d’adapter la gestion de l’eau pour en assurer un partage entre les différents usages.

Dans ce contexte, le développement d’une base de connaissances, pratiques et outils développés dans d’autres pays constitue un atout dont le Québec pourrait tirer profit afin d’identifier des solutions pour le partage et la gestion de l’eau.

À ce titre, le Mexique et la Bavière constituent des choix pertinents pour initier ce travail. En effet, les liens entre l’équipe de recherche et des partenaires universitaires et gouvernementaux dans ces deux territoires sont déjà bien établis et ils ont fait face à des situations de manque d’eau récentes ou récurrentes.

Réaliser une revue de l ’état des connaissances et des outils disponibles au Mexique, en Bavière et au Québec pour le partage de l’eau lorsque la ressource est limitée.

1. Faire le portrait de l’application de la gestion de l’eau par bassin versant (structure organisationnelle / rôles et responsabilités ; échelles spatiales prises en compte; importance des sources en eaux de surface et en eaux souterraines; nature des informations échangées).

2. Exposer le contexte et l’ampleur des problématiques de manque d’eau.

3. Recenser et décrire les outils mobilisés pour la planification de la gestion de l’eau.

4. Recenser et décrire les outils de préparation, de suivi et d’aide à la décision disponibles pour les collectivités et les autres usagers de la ressource en eau.

5. Recenser et décrire les outils de participation/engagement de la société civile et autres usagers de la ressource en eau.

6. Indiquer, le cas échéant, par qui et comment les changements climatiques sont pris en compte.

7. Documenter les contraintes et difficultés rencontrées ainsi que les éléments positifs de l’approche générale de gestion de l’eau au Mexique et en Bavière, et colliger des informations ou témoignages sur la perception du public et des usagers de l’eau ainsi que sur l’acceptabilité.

8. Organiser un atelier avec des experts de la gestion de l’eau au Québec pour présenter les résultats et échanger sur des éléments de comparaison avec le Québec et identifier les pistes les plus inspirantes.

Le projet a permis de réaliser une comparaison entre les outils, les stratégies et les pratiques existant au Mexique, en Bavière et au Québec en matière de gestion de l’eau en situation de sécheresse.

La figure ci-dessous synthétise les résultats de cette comparaison de manière quantitative. Les principaux éléments du projet y sont présentés. La numérotation utilisée pour identifier les différents éléments de la figure réfère à la numérotation utilisée dans la méthodologie.
 

Les résultats obtenus identifient les forces du Québec en ce qui concerne les outils de surveillance des conditions hydroclimatiques (4.1), les plans, programmes, politiques et stratégies en gestion de l’eau (3.2), l’existence d’une culture de l’eau (5.1) et la prise en compte des changements climatiques (6.1). Ceci dit, en ce qui concerne les points 3.2 et 4.1, bien qu’ils soient diversifiés et avancés, ils ne sont pas encore suffisamment adaptés aux sécheresses.

La figure permet par ailleurs de noter les forces du Mexique en ce qui concerne les plans, programmes, politiques et stratégies (3.2), dont plusieurs sont spécifiquement dédiés aux situations de sécheresses, de même que les outils de déclaration de l’état de sécheresse (4.2) et les outils de réponse au manque d’eau (4.3). Ce pays fait face à des situations de sécheresses de manière récurrente, en particulier les régions plus au nord.

De son côté, la Bavière dispose d’outils de surveillance des conditions hydroclimatiques avancés qui commencent à tenir compte des étiages en rivières (4.1), et présente une diversité d’opportunités de participation et d’engagement de la société (5.3) (par exemple : parrainage des rivières), ainsi que des outils de sensibilisation (5.2) (par exemple : expositions itinérante prêtées par l’État bavarois). 

La réalisation d’un tel projet permet d’identifier des outils, stratégies et pratiques qui pourraient bonifier ou complémenter ceux du Québec, et ouvre la voie à la poursuite de la revue d’information dans d’autres territoires (par exemple les provinces canadiennes).

Ce projet est financé par le gouvernement du Québec et répond aux objectifs du Plan pour une économie verte 2030.

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