Comprendre la science du climat
Dans les régions nordiques, un réchauffement plus accentué qu’ailleurs dans le monde est observé. Ainsi, alors que la Terre s’est réchauffée de 0,8°C durant les 70 dernières années, la température moyenne annuelle du Québec, a augmenté de 1,1°C.
Figure 1. Changements de la température moyenne annuelle observée au Québec de 1948 à 2018 (ligne bleue) et droite de tendance (ligne pointillée rouge). Source des données : Vincent et al. 2015.
Mais pourquoi les régions plus au nord du globe se réchauffent-elles plus rapidement?
C’est, entre autres, à cause de la réduction de l’albédo. La neige et la glace sont des surfaces brillantes qui réfléchissent une bonne part du rayonnement solaire reçu. À l’opposé, l’eau absorbe presque tout le rayonnement solaire et en reflète une faible part.
Avec le réchauffement climatique, la quantité de neige et de glace qui couvre la Terre diminue, ce qui réduit sa réflexibilité (effet d’albédo). Des surfaces terrestres et aquatiques plus sombres absorbent plus de rayonnement solaire incident, ce qui ajoute plus de chaleur au système climatique. Le réchauffement initial est alors amplifié, ce qui, à son tour, fait fondre plus de neige et de glace.
L’absorption augmentée de l’énergie solaire sur les océans devient également plus importante. Par conséquent, cette chaleur additionnelle, qui doit être dissipée à l’automne, entraine un ralentissement de la formation de la glace en surface. Cette situation génère alors un report des dates habituelles de gel.
Quelle est la différence entre la météo et le climat?
Le climat réfère aux conditions observées sur une longue période de temps à un endroit donné. Il est défini par les valeurs normales calculées sur 30 ans. Le climat est donc beaucoup plus stable que la météo et change très lentement.
La météo réfère quant à elle au temps qu’il fait à un endroit précis, aujourd’hui ou dans un avenir rapproché. Elle peut changer rapidement. Par exemple, au Québec, il n’est pas rare de voir un réchauffement de la température de 10℃ entre la nuit et le jour.
La population est habituée à ajuster ses comportements au jour le jour en fonction de la météo, car les changements de température à court terme sont plus faciles à comprendre. Toutefois, il est difficile de mesurer l’importance et l’impact d’un changement du climat quand la température augmente de 2℃ ou 4℃ en moyenne, sur un grand territoire et sur quelques décennies. Pourtant, l’ampleur et la vitesse à laquelle les changements climatiques se déroulent sont alarmantes. Ils ont déjà des répercussions sur la météo au quotidien et cela ira en s’amplifiant.
Au Québec, l’augmentation des températures entraîne une hausse des précipitations annuelles et accentue l’intensité et la fréquence de certains événements extrêmes comme les vagues de chaleur et les précipitations intenses. À l’opposé, d’autres conditions sont à la baisse, c’est le cas notamment de la durée du couvert de neige, la fréquence des vagues de froid et la durée et l’étendue de l’englacement des mers.
Pour d’autres éléments du climat, des particularités selon les régions et les saisons sont notées. Par exemple, une baisse du niveau relatif de la mer est projetée le long des côtes de la baie d’Hudson alors que le golfe du Saint-Laurent subirait une hausse. Les précipitations solides comme la neige augmenteront dans le Nord alors qu’une tendance à la baisse est projetée dans le Sud.
Apprenez-en plus sur les précipitations.