Disponibilité et qualité de l'eau

Disponibilité de l'eau

Au cours du 21e siècle, les changements climatiques auront un impact sur la disponibilité de l’eau au Québec. En ce sens, il est possible que son apport diminue tant dans les rivières et les lacs que dans les systèmes hydriques d’envergure, tels que les Grands Lacs et le fleuve Saint-Laurent. D’après l’Atlas hydroclimatique du Québec méridional, une augmentation de la sévérité des épisodes d’étiages dans les cours d’eau du Québec est projetée pour la saison estivale et automnale. En effet, les périodes où les niveaux d’eau sont bas pourraient durer plus longtemps et les débits d’étiage plus faibles. 

Altlas Hydroclimatique

L’Atlas hydroclimatique décrit le régime hydrique actuel et futur du Québec méridional dans le but de soutenir la mise en œuvre de pratiques de gestion de l’eau résilientes aux changements climatiques.

Dans le cas des Grands Lacs et du Saint-Laurent, une fréquence accrue des épisodes de bas niveau d’eau à la fin de l’été et à l’automne est projetée. Une grande incertitude subsiste toutefois pour ce système hydrologique qui est hautement complexe. 

Au-delà de l’impact des changements climatiques, il est important de prendre en compte les nombreux usagers de l’eau qui accentuent la pression sur la disponibilité de l’eau en période d’étiage. Cette réalité pourrait avoir des impacts sur l’approvisionnement en eau potable, sur les écosystèmes, sur les activités agricoles, sur les activités industrielles, sur la pratique d'activités récréatives, sur la production d’hydroélectricité, sur la pêche, sur la navigation, ou encore sur la valeur foncière des propriétés riveraines. 

Par exemple, le bassin versant de la rivière Yamaska risque d’être particulièrement affecté par l’augmentation des périodes d’étiages liée notamment aux changements climatiques, puisque son débit estival est déjà faible. Plusieurs municipalités et industries dans le sud du Québec dépendent de l'approvisionnement en eau fourni par la rivière Yamaska.
 

Définition | Étiage

Un étiage est défini comme étant le débit minimal atteint par un cours d'eau ou un lac en période sèche.

Qualité de l'eau

La détérioration de la qualité de l’eau est un enjeu de taille causé en partie par de nombreuses pressions anthropiques, notamment liées à l’industrialisation, l’urbanisation, les activités agricoles, la villégiature et l’absence ou l’insuffisance de certains systèmes de traitement des eaux usées, etc. L’aggravation des périodes d’étiage, mentionnée ci-dessus, pourront accentuer les problèmes de qualité de l’eau puisqu’elle limitera la capacité de dilution des eaux de surfaces et souterraines.

Figure 1

Changement dans le débit moyen sur 7 jours minimal pour l’été-automne pour un étiage de récurrence 2 ans aux horizons 2050 et 2080, RCP8.5, par rapport à la période historique de 1970-2022. Q7MIN2EA. Source: DEH, 2022. Atlas hydroclimatique du Québec méridional.
 

D’autre part, la hausse des températures de l’eau causée par le réchauffement climatique pourrait également favoriser la prolifération d’algues, dont les cyanobactéries, de pathogènes, et de bactéries toxiques dans les plans d’eau. Leurs présences affectent la qualité de l’eau et peuvent la rendre impropre pour la baignade et la consommation et constituent donc un enjeu de santé publique. 

Les changements climatiques engendreront également une intensification des fortes pluies au cours des prochaines décennies. En milieu urbain, une telle situation peut causer l’engorgement et le débordement des systèmes de collecte d’eaux usées et le transport d’importantes quantités d’eau polluée et contaminée (agents pathogènes, métaux, phosphore, etc.) dans les cours d’eau avoisinants. Par effet de cascade, les écosystèmes aquatiques sont alors fragilisés ou menacés, tout comme la possibilité de pratiquer des activités récréatives dans ces plans d’eau pour des raisons de santé.

Photo : Le Canada Français - Archives

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