Le patrimoine est une ressource non renouvelable dont les valeurs sont de plus en plus menacées par l’intensité et la répétition des aléas climatiques. Comme le soulignait le Commissaire au développement durable en 2020,
« […] plusieurs phénomènes associés aux changements climatiques pourraient rendre plus difficile la sauvegarde du patrimoine immobilier. De façon générale, la hausse des températures ainsi que les changements en termes de quantités de précipitations ou d’humidité peuvent exacerber la dégradation des matériaux utilisés lors de la construction d’édifices patrimoniaux. »
Les inondations des dernières années – dont celles en Beauce et à Baie-Saint-Paul - sont des exemples frappants de ces menaces sur les bâtiments et les paysages. Ils ne sont cependant pas les seuls, compte tenu entre autres des phénomènes d’érosion côtière, de la montée des eaux et des cycles répétés de gel et de dégel.
Les stratégies d’adaptation aux changements climatiques entrainent des remises en question de certaines normes de conservation patrimoniale, qui peuvent nécessiter des assouplissements pour répondre à la fois aux enjeux climatiques et aux volontés de transmission du patrimoine culturel bâti.
Un préprojet en amorce
C'est dans ce contexte que Nathalie Bleau, coordonnatrice de programmation scientifique chez Ouranos, et Nathalie Hamel, de la direction générale du patrimoine au ministère de la Culture et des Communications, ont initié l'idée d'une synthèse des principaux enjeux, risques et pistes de solution pour adapter la conservation du patrimoine culturel bâti québécois aux impacts des changements climatiques. Le préprojet est réalisé par Claudine Déom, professeure en Conservation du patrimoine à l’École d’architecture de l’Université de Montréal.
Les objectifs
L’objectif de ce préprojet est de réaliser une synthèse des enjeux de gestion du patrimoine culturel bâti causés par les changements climatiques, c’est-à-dire de documenter concrètement, en se basant sur une recension de la littérature :
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les impacts des changements climatiques sur le patrimoine culturel bâti au Québec;
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et l’évolution des approches de gestion du patrimoine culturel bâti à l’international.
La pertinence
Plusieurs biens patrimoniaux au Québec sont sujets à des risques sévères en raison des changements climatiques ; l’identification des connaissances à approfondir et la recherche de solutions d’adaptation permettant la préservation s’avèrent donc nécessaires.
De plus, une réflexion à l’international porte sur les impacts des changements climatiques sur les approches de gestion du patrimoine culturel, laquelle mérite d’être colligée.
Enfin, le patrimoine culturel bâti représente un fort potentiel en matière de développement durable. Le discours international positionne le patrimoine comme un levier pour l’atteinte de certains objectifs du développement durable.
Ce préprojet pourrait éventuellement fournir les bases nécessaires pour le développement d’un projet de recherche partenarial plus approfondi. Des recommandations seront formulées pour la suite de la réflexion.