Du 11 au 22 novembre 2024, près de 65 000 délégués représentant les nations du monde entier ont convergé vers la 29e Conférence des Parties (COP29) à Bakou, capitale de l’Azerbaïdjan.
La COP29 s’est déroulée dans un contexte politique tendu et marqué par une urgence climatique sans précédent. Si les dommages collatéraux s’accumulent et amplifient les coûts sociaux, économiques et environnementaux, la fenêtre pour limiter le réchauffement de la planète à 1,5 °C se referme rapidement. Cette rencontre annuelle reste néanmoins un forum essentiel dans la lutte aux changements climatiques, en offrant un espace pour stimuler le dialogue et la collaboration multilatérale ainsi que pour redynamiser les engagements pris lors de l’Accord de Paris de 2015 (COP21).
Faits saillants à retenir :
Qualifiée de “COP de la finance climatique”, la COP29 a abouti à un accord pour le nouvel objectif mondial de financement climatique (NCQG) de 300 milliards de dollars par an d'ici 2035. Ce montant est à destination des pays en développement pour les aider à faire face aux défis du changement climatique.
Pour concrétiser l'Objectif mondial d'adaptation (GGA) adopté à la COP28, les États devront définir des indicateurs clairs et mobiliser davantage de financements, notamment pour les pays en développement. Ces questions seront au centre des discussions de la COP30.
Les négociations requises pour opérationnaliser les marchés du carbone dans le cadre de l'Accord de Paris ont été conclues à Baku, ce qui signifie que les pays peuvent désormais commencer à enregistrer, émettre et échanger des crédits carbones.
Malgré l’accord historique à la COP28 indiquant « le début de la fin de l’ère des combustibles fossiles », les négociations n'ont pas permis de concrétiser des mesures fortes pour accélérer la sortie des énergies fossiles.
En 2025, l'Accord de Paris fêtera ses 10 ans. Les pays sont tenus de présenter de nouvelles Contributions Déterminées au niveau National (CDN) plus ambitieuses, alignées sur l'objectif de 1,5°C.
Pour plus d'information sur la COP29 et les résultats des négociations :
Quelle mission pour Ouranos à Bakou ?
Lors de sa participation à la COP29, Ouranos s’est donné plusieurs missions stratégiques pour renforcer les collaborations internationales dans le cadre de l’adaptation aux changements climatiques:
Renforcer nos partenariats internationaux dans une perspective de générer des collaborations scientifiques.
Valoriser les travaux du consortium pour mettre de l’avant l’expertise québécoise en matière de climatologie régionale et d’adaptation aux changements climatiques.
Promouvoir le nouveau réseau international d’organismes frontières en adaptation (INBOA), leg de la conférence Adaptation Futures 2023 tenue à Montréal, pour lequel Ouranos agit actuellement comme secrétariat international.
Focus sur INBOA
Dans un monde où l’adaptation climatique est essentielle, les organisations frontières jouent un rôle clé en reliant la science à la prise de décision. Pour renforcer ce rôle d’interface, un nouveau réseau international collaboratif a été créé lors de l’événement Adaptation Futures 2023.
Ce réseau, nommé International Network of Boundary Organizations for Adaptation (INBOA), offre un espace dynamique d’apprentissage mutuel, permettant aux organisations frontières spécialisées dans l’adaptation au changement climatique de partager leurs connaissances, de renforcer leurs capacités et de plaider pour l’urgence de l’adaptation et des décisions fondées sur des données probantes.
En apprendre davantage sur INBOA
Plusieurs événements tenus à la COP29 ont servi à présenter le réseau
La première vitrine annuelle d’INBOA a eu lieu le 15 novembre au Pavillon du Canada. En tant qu’organismes frontières, trois membres du réseau, accompagnés de leurs partenaires gouvernementaux, ont présenté des exemples de collaboration fructueuse réalisée à l'interface de la recherche et de la prise de décision :
Le ministre de l’Environnement du Québec, monsieur Benoit Charrette, et Caroline Larrivée, Directrice de la Programmation scientifique chez Ouranos, ont discuté des outils développés pour appuyer les municipalités dans leur démarche d’adaptation.
La Chef du Département de l'adaptation de la Division des changements climatiques du ministère de l'Environnement du gouvernement du Chili, madame Maritza Jadrijevic Girardi et Marco Billi du el Centro de Ciencia del Clima y la Resiliencia, CR2, ont présenté leur collaboration sur des plateformes de gouvernance de données pour évaluer les risques climatiques et les solutions d’adaptation.
Enfin, Mariana Trinidad Corvaro, Gestionnaire de projet en climat et résilience chez Regions4 a offert une perspective internationale sur le rôle des réseaux internationaux dans le soutien à l’adaptation locale par l’exemple de leur initiative RegionsAdapt à laquelle le gouvernement du Québec participe.
Le 18 novembre, le réseau INBOA a tenu un événement de réseautage en collaboration avec un de ses membres, the International Centre for Climate Change and Development (ICCCAD) au Saleemul Huq Action Research Exchange Hub. Cet événement de mise en réseau a donné l’occasion à des organismes frontières et à leurs pairs engagés à faire progresser l’adaptation de partager des idées et explorer de potentielles collaborations.
La série d’événements s’est conclue le 19 novembre au Pavillon Climat, Paix et Résilience Transfrontalière, avec un panel portant sur les rôles et les défis des réseaux infranationaux face aux risques climatiques transfrontaliers. En cette occasion, Kawthar Monkachi, Cheffe du Pôle Renforcement des Capacités au 4C Maroc et membre du comité aviseur du réseau INBOA, a souligné l’importance d’une collaboration internationale pour renforcer l’action climatique. Kawthar Monkachi a mis en lumière l’impact positif du partage inter organisations : mutualiser les meilleures pratiques et les enseignements tirés des défis rencontrés en matière de résilience climatique se révèle être un levier stratégique pour aborder efficacement les enjeux climatiques transfrontaliers.
Crédit photo : Nhattan Nguyen
Prochaines étapes pour le réseau INBOA
Les événements organisés par INBOA lors de la COP29 avaient pour objectif de renforcer les liens entre les membres existants du réseau, de mettre de l’avant le travail des organismes frontières et de présenter INBOA à de nouveaux partenaires y compris des bailleurs de fonds potentiels.
Dans la prochaine année, en plus de poursuivre son programme d’activités, le réseau travaillera sur une note conceptuelle fondatrice, établira une stratégie de financement et cherchera à intégrer de nouveaux membres.
