Crues et inondations

À moyen et long terme, les effets des changements climatiques sont susceptibles de contribuer à modifier l'occurrence et l’intensité des crues dans la province. En effet, les projections indiquent que les rivières du Québec connaîtront des changements. En hiver et au printemps, le réchauffement de la température et l’augmentation des précipitations sous forme de pluies sont susceptibles d’influencer les changements de crue. En été et en automne, les crues sont susceptibles d’être modifiées par l’augmentation des précipitations extrêmes. 

Plusieurs indicateurs climatiques relatifs aux précipitations sont disponibles sur :

 

Crues printanières

 

Pointes de crues plus hâtives :  D’ici 2050, on prévoit un avancement probable à très probable du jour de l’année où se produit la pointe de crue, c’est-à-dire la valeur maximale de débit observée lors d’une crue. Ce décalage pourrait se produire de 9 à 14 jours plus tôt d’ici la moitié du siècle. D’ici 2080 il pourrait être devancé de 15 à 24 jours. Ce devancement est plus important pour les bassins situés plus au sud de la province.

figure 2 cc crues et inondations

 

Figure 2 : Jour d'occurrence moyen du débit journalier maximal en hiver et au printemps à l’horizon 2071-2100 dans un scénario élevé d’émission de GES (RCP 8.5) par rapport à la période historique de 1981-2010. Le rouge représente un dépassement de plus de 24 jours, tandis que le orange représente un devancement de 14 à 24 jours par rapport à la normale (tiré de : Gouvernement du Québec, 2022). 

 

Volumes de crues plus forts au nord de la vallée du Saint-Laurent : Les projections suggèrent que les volumes de crues printanières seront plus importants au nord de la vallée du Saint-Laurent, tandis qu’ils pourraient être plus faibles dans l’extrême sud du Québec. Cependant, un niveau d’incertitude persiste pour plusieurs rivières. En effet, la direction du changement attendu pour ces rivières varie d’une année à l’autre en fonction des événements de précipitations, ce qui entraîne un manque de consensus. 

figure 3 crues printanières

 

Figure 3 : Direction du débit moyen sur 14 jours pour l’hiver et le printemps pour une crue de récurrence 20 ans à l’horizon 2071-2100 dans le scénario d’émission de GES RCP4.5 par rapport à la période historique de 1981-2010. Le bleu représente une augmentation du débit, tandis que le rouge et l’orange représente une diminution. Le banc représente l’incertitude (tiré de : Gouvernement du Québec, 2022).

 

 

Crues estivales et automnales

 

Les changements climatiques amèneront une augmentation probable des crues estivales et automnales, et ce, partout au Québec. L’ampleur de cette augmentation est variable en fonction de l’horizon temporel considéré et des scénarios d’émissions de gaz à effet de serre. Toutefois, les projections actuelles indiquent que les volumes et les pointes de crues en été et en automne seront plus grands. Il est à noter que les crues estivales et automnales sont moins souvent associées à des inondations. 

figure 4 crues et inondations changements projetés

 

Figure 4 : Débit journalier maximal pour l’été et l’automne pour une crue de récurrence 20 ans à l’horizon 2071-2100 dans une scénario d’émission de GES RCP 8.5 par rapport à la période historique de 1981-2010. Le bleu foncé représente une augmentation de plus de 25% du débit maximal d’un cours d’eau ( tiré de : Gouvernement du Québec, 2022). 

 

Crues hivernales 

En hiver, les débits des cours d’eau sont généralement plus faibles en raison de l’englacement. Toutefois, les débits hivernaux sont susceptibles d’augmenter en raison du réchauffement projeté des températures durant cette saison et de la fonte des glaces de rivières qui en découlera.

 

Crues extrêmes
Définition | Crue maximale annuelle

Une crue maximale annuelle correspond au débit le plus élevé d’un lac ou d’un cours d’eau dans une année.  

Les projections hydroclimatiques indiquent qu'à la fin du siècle, les évènements de crues extrêmes deviendront plus fréquents et plus intenses dans une large partie du territoire habité de la province. Si cela ne signifie pas nécessairement que ces événements mèneront à des inondations chaque année, il se peut que lorsqu’ils se produisent, ils accroissent et intensifient le risque d’inondations. C’est surtout le cas des crues les plus rares, comme celles qui ont statistiquement eu lieu une fois aux 100 ans ou 350 ans.   

D’après l’Atlas hydroclimatique du Québec méridional, selon un scénario d’émission modéré (RCP4.5), les crues maximales annuelles de récurrence 100 ans pourraient d’ailleurs augmenter de 3 % à plus de 15 % à l’horizon 2071-2100, par rapport à la période historique de 1981 à 2010. L’augmentation projetée de ces débits variera selon les régions et les bassins versants. Toutefois, il est important de considérer l’incertitude associé aux projections, notamment pour ces événements plus extrêmes.  

 

figure

Figure 5 : Taux d’augmentation des crues maximales annuelles de récurrence 100 ans selon un scénario d’émission modéré (RCP4.5), à l’horizon 2071-2100, par rapport à la période historique de 1981-2100.  
 

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