Crues et inondations
Les années 2017 et 2019 ont été marquées par des inondations majeures en raison de l’ampleur des crues printanières dans plusieurs rivières au Québec. Celles-ci ont d’ailleurs occasionné de nombreux impacts matériels, sociaux, sanitaires et économiques et ont mis en lumière nos vulnérabilités face à cet aléa.
Une inondation se définit comme un débordement d’eau qui submerge les terres habituellement sèches la majeure partie de l’année. Il s’agit d’un phénomène naturel survenant à différentes fréquences et qui n’est pas nécessairement négatif. Il devient un risque lorsque des éléments importants, comme des bâtiments et des routes y sont exposés et qu’ils subissent des dommages.
Définition | Crue
Une crue représente une montée du niveau de l’eau d’une rivière nettement au-dessus des niveaux habituels. Une crue printanière se produit lors de la fonte de la neige et de la glace au printemps, alors que les crues estivales, aussi appelées crue éclair, peuvent se produire en été lors d’une pluie abondante.
Une crue peut être un facteur favorisant une inondation dans un secteur, quoiqu’elle n’en soit pas toujours la cause.
Différents types d'inondations au Québec
Inondations en eau libre
Inondations côtières
Embâcles
Refoulements de conduite
Les inondations en eau libre surviennent lorsque la quantité d’eau à drainer dépasse la capacité normale des lacs et des rivières à contenir l’eau, ce qui les amène à déborder. Elles peuvent avoir lieu lors des crues printanières générées par la fonte des neiges et les pluies printanières, ainsi que lors des crues estivales et automnales qui résultent d’événements de fortes précipitations.
Les inondations côtières ou la submersion côtière découlent du croisement de plusieurs facteurs, dont la vitesse et la direction des vents, le couvert de glace sur l’eau, la pression atmosphérique, les marées et le niveau de la mer. Une submersion côtière peut se produire de manière soudaine, à la suite d’une vague, lors d’une tempête maritime, ou de manière progressive en raison de la hausse du niveau de la mer. La submersion côtière aggrave également l’érosion côtière. L'influence des changements climatiques sur cet aléa est abordée sur la page Érosion et submersion côtière.
Les embâcles de glace résultent d’une accumulation de glace flottante dans un cours d’eau plus étroit. Les glaces retenues créent une sorte de barrage temporaire faisant déborder l’eau en amont.
Les refoulements de conduite résultent d’un débordement des réseaux de canalisation en milieu urbain. Ceux-ci surviennent souvent à la suite d’événements de précipitations intenses. Ceux-ci peuvent engendrer d’importantes inondations.
Bien que plusieurs types d’inondations puissent avoir lieu sur le territoire québécois, les inondations en eau libre sont les plus fréquentes. Cette page porte donc plus spécifiquement sur ce type d’inondation en lien avec les changements climatiques.
Au fil des années, la température annuelle moyenne a augmenté de 1 à 3 °C au Québec et cette tendance devrait se poursuivre. Lorsque la température augmente, cela perturbe le cycle de l’eau. En effet, l’air plus chaud peut contenir plus d’eau, ce qui a des conséquences, notamment, sur l’évaporation, les précipitations et la fonte de la neige et de la glace. Ainsi, plusieurs facteurs climatiques peuvent avoir une incidence sur l’occurrence et la fréquence d’une crue et d’une inondation.
Source: Ouranos, tiré de Climate science
Dans la foulée des événements du printemps 2017, le gouvernement du Québec, en impliquant une diversité d’acteurs, a amorcé une réflexion sur la gestion des risques d’inondation à l’échelle de la province, et ce, dans un contexte d’évolution du climat. Cette réflexion a permis de soulever plusieurs constats majeurs, dont celui du besoin d’une cartographie des zones inondables à jour et complète pour le Québec permettant une prise en compte adéquate du risque dans l’aménagement du territoire et dans la mise en œuvre de solutions d’adaptation. En réponse à ce constat, le projet INFO-Crue fût mis sur pied.