Froids extrêmes
Dans le contexte du réchauffement climatique, les hivers québécois tendent à être plus doux. En conséquence, la saison froide est plus courte et le nombre d’épisodes de froid extrême diminue.
Dans le climat actuel, davantage de décès sont associés aux températures froides d'hiver qu'aux températures chaudes d’été. On projette toutefois qu’au cours des prochaines décennies, le réchauffement climatique inversera cette tendance.
Définition | Froid extrême
La définition du froid extrême varie selon les régions du Canada, en fonction du climat local.
Environnement et Changement climatique Canada émet un avertissement de froid extrême lorsqu’il est prévu que la température ou le refroidissement éolien atteigne –38 °C pendant au moins 2 heures.
Dans le Nord-du-Québec, cet avertissement est diffusé lorsqu’il est prévu que la température ou le refroidissement éolien atteigne –48 °C, pendant au moins 2 heures. Au Nunavik, l'avertissement est envoyé lorsque la température (ou le refroidissement éolien) atteint -52 °C.
Facteurs à l’origine des froids extrêmes
Les événements de froids extrêmes au Québec sont causés par une combinaison de facteurs, soit :
Masses d’air froid,
Configurations atmosphériques à grande échelle
Conditions météorologiques locales
Masses d’air froid
Les journées les plus froides de l’hiver se produisent lorsque la masse d’air arctique provenant de l’extrême nord du Canada descend. Cette masse d’air, intensifiée par la nuit polaire, se déplace grâce aux courants atmosphériques comme le courant-jet (ou jet-stream).
En temps normal, ce courant reste confiné au nord du pays, mais ses ondulations peuvent parfois être plus prononcées, dirigeant la masse d’air des territoires plus au nord vers le sud. Celle-ci traverse alors parfois les Prairies canadiennes avant d’atteindre l’est du pays, y compris le Québec.
Définition | Nuit polaire
La nuit polaire fait référence aux nuits de plus de 24 heures qui se produisent de façon saisonnière dans les régions polaires de la Terre.
Configurations atmosphériques à grande échelle
Les froids extrêmes surviennent surtout au milieu ou à la fin de l’hiver lorsque les eaux de la baie d’Hudson et de la baie James sont bien gelées. Cette glace permet à l’air de rester froid et sec. À l’inverse, si ces eaux n’étaient pas gelées, elles réchaufferaient et humidifieraient l’air arctique.
Ces événements sont aussi souvent associés à des hautes pressions atmosphériques (anticyclones), c’est-à-dire que le ciel est dégagé. L’absence de couverture nuageuse contribue au refroidissement de l’air, en raison du fait que les nuages agissent comme barrière pour empêcher la chaleur de s’échapper vers l’espace.
Conditions météorologiques locales
Finalement, la neige isole les sols, les empêchant de fournir de la chaleur servant à réchauffer l’air juste au-dessus. L’air très froid reste donc piégé près du sol, favorisant le froid extrême.
Les effets des changements climatiques sur les températures froides
Les changements climatiques entraînent, entre autres, la fonte des glaces continentales et de mer, ainsi que la diminution du couvert de neige. Ces phénomènes ont pour effet de réduire l’albédo de la surface, soit sa propriété à réfléchir l’énergie.
En absorbant une plus grande partie de l’énergie du soleil, les surfaces se réchauffent davantage, ayant pour effet d’accentuer la fonte des glaces et de la neige (boucle de rétroaction neige-glace/albédo). Ce phénomène est parmi les principaux facteurs contribuant au réchauffement rapide des extrêmes froids aux latitudes hautes et moyennes de l’hémisphère Nord.
Les vagues de froid
Une vague de froid représente l'une des manifestations des épisodes de froid intense. Elle est généralement caractérisée par une période d'au moins 2 jours consécutifs au cours desquels la température minimale chute en dessous d'un seuil spécifique.
Les impacts d’une vague de froid dépendent de la région et de la période de l’année où elle survient. Combinés à la vitesse de la chute des températures et à l’intensité du froid, les froids extrêmes entraînent des conséquences d’une gravité variable pour l’agriculture, les activités sociales et commerciales, et la santé humaine. Si du vent accompagne les températures froides, certains impacts peuvent être amplifiés.
Les seuils de vagues de froid au Québec
Actuellement, les vagues de froid n’ont pas de définition opérationnelle au Québec. La direction de la santé publique s’appuie sur les avertissements de refroidissement éolien émis par Environnement et Changement climatique Canada, dont les seuils se basent sur le risque d’engelure de la peau exposée. Ces avertissements numériques permettent la mise en place de mesures de prévention pour la santé de la population face aux risques liés aux températures froides.
L’institut national de santé publique du Québec (INSPQ) travaille à l’intégration d’un système d’alerte pour les vagues de froid. Ce système permettrait d’avertir les professionnels de la santé des vagues de froid. L’une des informations clés véhiculée aurait trait aux seuils de température, lesquels varient selon la région et l’avancement de la saison, étant donné que les risques liés au froid diminuent en fonction de l’acclimatation des individus au cours de l’hiver.
