Glissements de terrain
Il est difficile de s’avancer sur des tendances futures de glissements de terrains au Québec compte tenu de la faible quantité de données disponibles ainsi que du caractère soudain et très local de ces phénomènes.
De plus, la capacité des modèles climatiques à bien simuler le contenu en eau du sol est particulièrement difficile à évaluer dans les régions ayant des conditions hivernales, comme celles du Québec. Toutefois, il est possible d’avoir une bonne idée de l’impact des changements climatiques sur certains des facteurs propices aux glissements de terrain.
Projections des facteurs climatiques à l’origine des glissements de terrain pour plusieurs régions du Québec
L’augmentation attendue des précipitations extrêmes et des tempêtes en été et en automne risque d’accroître l’instabilité du sol dans les zones propices aux glissements de terrain dans plusieurs régions du Québec. C’est particulièrement le cas dans la Vallée du Saint-Laurent en raison de la composition majoritairement argileuse du sol. En effet, ce type de sol sera rapidement saturé si une grande quantité d’eau s’y déverse en un cours laps de temps. Cela le rendra plus enclin à perdre sa cohésion et sa stabilisation, ce qui peut engendrer des glissements de terrain.
En hiver et au printemps, les prévisions de la hausse des températures pourraient influencer la forme des précipitations. Les projections suggèrent que celles-ci se manifesteraient davantage sous forme de pluie que de neige dans la plupart des régions du Québec. Cela entrainerait plus de saturation des sols, les rendant ainsi plus instables. Ainsi, le nombre de glissements de terrain augmenterait, en particulier dans les zones sensibles à composition argileuses, comme dans la Vallée du Saint-Laurent.
Enfin, les cycles de gel et de dégel devraient arriver plus tôt dans la saison dans l’ensemble du Québec. Cela pourrait également jouer un rôle important sur l'occurrence des glissements de terrain. Effectivement, des changements dans ces cycles peuvent avoir des effets sur l’expansion et la contraction du sol, ce qui peut affaiblir la stabilité des pentes et des talus. Ainsi, ce facteur est susceptible de faire augmenter les glissements de terrain dans les zones sensibles.
Milieux nordiques
Dans les milieux nordiques, le processus de dégel du pergélisol est déjà bien amorcé et devrait se poursuivre avec les effets des changements climatiques. Le dégel de ces sols traditionnellement gelés en permanence entraîne des tassements, des affaissements et des mouvements de terrain à cause de la perte de solidité du sol. Ainsi, un dégel accentué par le réchauffement de l’air et du sol dans les régions nordiques du Québec pourrait intensifier et faire augmenter le nombre de glissements de terrain dans ces régions.
Par ailleurs, l’augmentation projetée des précipitations annuelles dans le nord du Québec peut entraîner une infiltration d’eau accrue exerçant une plus grande pression dans le sol ; ce qui mènerait à l’augmentation du nombre de glissements de terrain dans cette région.
Milieux côtiers
Les projections indiquent une accentuation de l’érosion et une augmentation de la submersion côtière, dans les régions côtières de l’est du Québec. Étant donné le rôle significatif de l’érosion dans la déstabilisation et la fragilisation des talus, il est probable que cette situation conduise à une augmentation des glissements de terrain dans les environnements côtiers.
Plus spécifiquement à la Côte-Nord du Québec, caractérisée par la présence de nombreuses falaises côtières argileuses, de nombreux mouvements de terrain liés au changement dans les cycles de gel et de dégel sont projetés. En effet, ces types de falaises sont particulièrement sensibles au dégel, ce qui peut occasionner des coulées boueuses, des décrochements ou des glissements de terrain.
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