Les tornades et le défi de leurs projections climatiques
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Suscitant à la fois la curiosité et la peur, les tornades demeurent dans l’imaginaire collectif un phénomène mystérieux. Les récits qui nous parviennent régulièrement parlent d’événements dévastateurs frappant des régions propices à leur formation, telles que le fameux tornado alley s’étendant du nord-est du Texas et le centre-sud de l’Oklahoma.

Le Québec n’échappe toutefois pas au risque de recenser des tornades sur son territoire. D’ailleurs, en date du 22 juillet 2024, ce sont déjà 8 tornades confirmées depuis le début de la saison par l’équipe du Northern Tornadoes Project, dont 5 en une seule journée, soit le 13 juin dernier. 

Un phénomène complexe : un défi pour la prévision

Encore aujourd’hui, des tornades frappent sans avertissement, causant de nombreux dommages. La prévision de ces phénomènes reste un défi majeur pour la communauté scientifique.

À l’échelle météorologique, la taille réduite des tornades et les nombreux processus complexes impliqués dans leur développement rendent leur prévision précise difficile. À l’échelle climatique, le défi est encore plus grand, car les modèles climatiques ne peuvent pas les représenter directement. 

Pour parvenir à identifier les tendances projetées et ainsi mieux se préparer, les études doivent donc se concentrer sur les changements des ingrédients nécessaires à la formation de tornades, soit l’augmentation de l’instabilité dans l’atmosphère en lien avec le réchauffement et l’augmentation de l’humidité de l’air, en plus du cisaillement du vent. 

Le cisaillement du vent se caractérise par des variations de la vitesse et/ou de la direction du vent, en fonction de l’altitude. Ces vents peuvent induire une rotation au sein de l’orage, le transformant en un système violent appelé supercellule, qui peut à son tour produire de violentes tornades.

Un lien potentiel existe entre le changement climatique et le cisaillement du vent. En effet, le réchauffement de l’Arctique réduit les différences de température de l’air de surface entre l’Arctique circumpolaire et les latitudes moyennes. Ce phénomène affecte le courant-jet et, théoriquement, réduit le cisaillement aux latitudes moyennes.

Pour en savoir plus sur les orages et la foudre :

 
Qu’en est-il au Canada et au Québec ?

Si les tornades sont moins fréquentes au Canada qu’aux États-Unis, elles constituent tout de même une menace pour certaines régions. C’est le cas notamment des Prairies et des zones situées près de la frontière américaine. Le corridor allant de Windsor à Québec, en passant par Toronto et Ottawa, est particulièrement à risque. La saison des tornades s’étend d’avril à septembre, avec une concentration d’événements en juin et juillet. 

Grâce au développement et l’amélioration du réseau de radars météorologiques ces dernières décennies, plus de tornades sont détectées. Cependant, il est important de noter que cette augmentation des détections ne signifie pas nécessairement que les tornades sont plus fréquentes. 

Le Northern Tornadoes Project travaille d’ailleurs à améliorer la base de données des tornades au Canada. Pour ce faire, les chercheurs évaluent les dommages causés par les événements et analysent les images satellitaires afin d’identifier les tornades qui se sont produites dans des régions éloignées.

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Ensemble des tornades confirmées au Canada pour la période 1980-2009 ainsi que leur force selon l’échelle de Fujita. Source : Environnement et changements climatiques Canada.

Et si on parlait des conséquences?

Dans les dernières années, quelques tornades ont été recensées dans différentes municipalités du Québec comme Mirabel, Saint-Thomas ou encore Très-Saint-Rédempteur. Si la majorité d’entre elles ont causé davantage de dommages aux infrastructures et aux écosystèmes sur leur passage, il n’en demeure pas moins que ces événements ont parfois des conséquences dramatiques, comme ce fut le cas en 2021 à Mascouche où un décès fut constaté.

Plus d’observations ne signifient pas plus de tornades

Bien que l'impression subsiste que les tornades se multiplient au Québec, il s'agit davantage d'une question de recensement et d'études accrues que d'une augmentation réelle de leur nombre.

L’évolution des systèmes de détection, combinée à une population plus nombreuse et des régions plus habitées, a permis de dresser un inventaire plus complet d’informations. Si cette situation est encourageante, elle met également en lumière la complexité des tornades rendant l’adaptation et la prévention difficiles. 

Cependant, l’espoir est permis. Grâce aux nombreuses informations désormais disponibles et le développement de modèles climatiques à plus haute résolution, les prochaines années promettent une meilleure compréhension de ces phénomènes fascinants. 
 

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