Dégel du pergélisol
Environ un tiers du Québec est recouvert de pergélisol. Celui-ci se situe particulièrement dans la région du Nunavik, au nord de la province.
Le pergélisol se sépare en deux zones, ayant chacune leur limite d’épaisseur. La première correspond à la couche active ou mollisol, en surface, qui atteint le plafond du pergélisol. Sa température s’élève au-dessus de 0°C chaque été. La deuxième zone est plus profonde. La température s’y maintient sous 0°C au moins deux années consécutives.
Contrairement aux zones rocheuses, les régions de pergélisol, où le sol est meuble, sont caractérisées par la présence de lentilles de glace. Celles-ci se définissent généralement comme une couche de glace de formes variables à l’intérieur du sol et sont donc produites lorsque l’eau liquide gèle sous terre. Les lentilles de glace sont des éléments importants dans le processus de gel-dégel du sol et sont sensibles au changement de température.
Pergélisol
Le pergélisol est une couche du sol caractérisée par une température égale ou inférieure à 0°C durant au moins deux années consécutives.
Figure 1 : Représentation des différentes couches du pergélisol et des lentilles de glace (à droite).
Source : Ouranos, inspiré de Schoeneich et al., 2017; Murton et Ballantyne, 2017.
Les caractéristiques et la répartition du pergélisol dans le nord québécois
La température, l’étendue et l’épaisseur du pergélisol peuvent être très variables d’une région à l’autre en raison des conditions climatiques, de la couverture végétale, de l'épaisseur du manteau neigeux et des propriétés du sol. L’ensemble de ces facteurs contribue donc à la variation de la répartition du pergélisol dans les régions nordiques du Québec.
Dans l’extrême nord du territoire québécois, le pergélisol est omniprésent et très épais, il peut atteindre jusqu’à 1500 m de profondeur. Dans les régions plus chaudes, il apparait sous formes de plaques minces et isolées d’une épaisseur généralement inférieure à 10m.
Figure 2 : Répartition des catégories de pergélisol au Nunavik (tiré de : Boisson, 2019).
Figure 3 : Carte des épaisseurs probables du pergélisol calculées à partir des températures moyennes de la couche supérieure de pergélisol pour la période 2000-2016. (inspiré de MFFP, 2018).
Le dégel du pergélisol
Les changements climatiques entrainent notamment la hausse de la température de l’air, qui est étroitement liée à celle du sol. Ainsi, ce réchauffement de la température a pour effet de faire pénétrer la chaleur plus profondément dans le sol, ayant comme conséquence de faire fondre les lentilles de glace et d'épaissir la couche active dans le nord québécois. Le pergélisol se réchauffe, voire dégèle, entrainant des tassements, des affaissements et des mouvements de terrain affectant à la fois les écosystèmes, les infrastructures et les communautés nordiques.
Trois catégories de pergélisol
Le pergélisol continu occupe 80% du sol. Il se retrouve dans les régions nordiques à très haute latitude, où il fait très froid. Dans ces zones, il reste gelé pendant au moins deux années consécutives. Au Québec, on le retrouve dans l'extrême nord du Nunavik.
Le pergélisol discontinu correspond aux régions où le sol est partiellement gelé, avec une proportion de gel de 30% à 80%. Il se situe généralement à une plus basse latitude que le pergélisol continu.
Le pergélisol sporadique occupe moins de 30% du sol. Il se situe généralement plus au sud que les autres catégories de pergélisol, en raison du climat plus chaud. Sa répartition varie fortement en fonction de la latitude.
