Étiages et sécheresses hydrologiques

Il est difficile de déterminer quelle part est attribuable aux changements climatiques dans les tendances observées des débits d’étiage.

Si les facteurs climatiques jouent un rôle important dans le système hydrologique du Québec, il ne faut pas négliger l'influence d'autres facteurs non climatiques, tels que :
 

  • L’aménagement et l’occupation du territoire

  • Les caractéristiques des bassins versants

  • Les changements dans les prélèvements en eau
     

  • Les changements dans les habitudes de consommation d’eau

  • Les différentes méthodes de mesure des débits 

  • La grande variabilité interannuelle 
     

 

Les étiages en été et en automne

Les observations estivales et automnales révèlent une corrélation entre certains facteurs climatiques et l’intensification des phénomènes d’étiage et de sécheresse hydrologique. Lors de ces saisons, la hausse des températures entraîne une augmentation de l’évapotranspiration. Malgré une légère augmentation des précipitations, l’impact positif de celles-ci se voit contrebalancé par cette évapotranspiration accrue. En conséquence, les niveaux d’eau dans les cours d’eau diminuent, favorisant ainsi l’augmentation des périodes d’étiage et de sécheresse hydrologique, durant l’été et l’automne. 

Les données d’observation indiquent d’ailleurs qu’environ un tiers des stations de mesure hydrologique situées dans les rivières dans le sud du Québec méridional enregistrent des tendances de débits d’étiages plus longs et sévères que celles observées depuis 1970. Toutefois, dans l’ensemble de la province, la majorité des stations n’enregistrent aucune tendance particulière. 

 

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Figure 1 : Facteurs climatiques ayant une influence sur l’augmentation des périodes d’étiages et de sécheresses hydrologiques en été et en automne


Autrement dit, les observations indiquent que l’accroissement de la sévérité des étiages touche principalement le sud du Québec méridional, soit la région la plus populeuse du Québec, tandis que le restant de la province demeure dans des seuils de débits d’étiage similaires à ceux observés depuis 1970. 

 

     
Les étiages en hiver et au printemps 

Les saisons hivernale et printanière, habituellement marquées par davantage de périodes d’étiage et de sécheresse hydrologique en raison de l’accumulation de précipitations sous forme solide (neige et glace), présentent une diminution de ces épisodes, selon les données observées. 

Cette tendance découle du réchauffement des températures durant ces saisons, qui induit une fonte hâtive et plus rapide de la neige et de la glace, ainsi que des redoux plus fréquents. Combinés à une hausse généralisée des précipitations, dont une plus grande proportion sous forme de pluie, ces facteurs favorisent une augmentation des débits des cours d’eau et, par conséquent, une réduction des périodes d’étiages et de sécheresses hydrologiques. 

Ainsi, de manière plus spécifique, au printemps et en hiver, les données d’observation indiquent qu’environ 40 % des stations de mesure hydrologique du Québec méridional enregistrent des périodes d’étiages moins sévères que celles observées depuis 1970.

 

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Figure 2 : Facteurs climatiques ayant une influence sur la diminution des périodes d’étiages et de sécheresses hydrologiques en hiver et au printemps


Cependant, il convient de noter que 57 % des stations de mesure de l’ensemble du Québec, soit la majorité, n’ont enregistré aucune modulation de la sévérité des périodes d’étiages.  

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