Températures
Des hausses de températures importantes sur l’ensemble du Québec sont à prévoir jusqu’à la fin du siècle (Figure 1). On constate que pour les 30 prochaines années, les hausses de température sont similaires, quel que soit le scénario d'émissions de gaz à effet de serre (GES). Toutefois, vers la décennie 2050, le réchauffement ralentira si la société réussit à limiter ses émissions de GES, sans quoi il s’accélèrera. L’urgence d’agir et de réduire les émissions de GES est donc flagrante tant pour stabiliser le climat que pour s’adapter aux changements inévitables.
Figure 1 : Évolution des températures moyennes annuelles sur le Québec de 1950 à 2100. La partie gauche montre le climat récent intégrant des observations, la partie droite montre le climat projeté. Le SSP2-4.5 est un scénario d’émissions de GES médian, le SSP3-7.0 est un scénario élevé. Tiré des Portraits climatiques d’Ouranos basés sur CMIP6.
Tout comme pour les tendances observées, les modèles climatiques projettent des différences selon les régions avec notamment un réchauffement plus marqué dans le Nord que dans le Sud du Québec.
Avec un scénario d'émissions élevé
Dans le Nord, des hausses des températures annuelles moyennes de 2 à 4°C sont projetées pour la période 2050 et de 4 à 8°C sur la période 2080.
Dans le Sud, des hausses des températures annuelles moyennes de 2 à 3°C pour la période 2050 et de 4 à 6°C pour la période 2080.
*Les changements anticipés sont par rapport à la période historique de référence 1991-2020.
Températures estivales
En période estivale, l’augmentation des températures se traduira notamment par une augmentation de la fréquence des vagues de chaleur, surtout vers le sud de la province, ce qui est cohérent avec divers travaux, dont ceux du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) (Figure 2). Par exemple, en Outaouais, alors que la température maximale régionale dépassait 30°C environ 3 jours par année durant les dernières décennies, elle pourrait la dépasser jusqu’à 25 jours par année en 2050 et 50 jours en 2080, ce qui correspond à plus d’un mois et demi par année. Pour comparaison, vers la fin du siècle, la ville de Gatineau pourrait connaître les chaleurs intenses qu’on observe présentement à Denver, au Colorado.
Le réchauffement des températures estivales se traduit également par une augmentation des degrés-jours de croissance. C’est le sud de la province qui expérimentera les plus importantes augmentations en majorant le total de 500 degrés-jours de croissance à l’horizon 2050 alors que le nord pourrait en gagner 200.
Définition | Degrés-jours
Un degré-jour est l’écart, en degrés Celsius, qui sépare la température moyenne quotidienne d’une valeur de base, déterminée selon le contexte, par exemple, de 4˚C. Si la valeur est égale ou inférieure à 4˚C, la journée a zéro degré-jour de croissance.
Figure 2 : Nombre annuel de jours avec une température maximale supérieure à 30 °C pour la période historique 1991-2020 (panneau à gauche) et pour la période future 2071-2100 (panneau à droite). Les valeurs futures sont basées sur un scénario d’émissions de GES élevé. Sources Portraits climatiques d’Ouranos basés sur CMIP6.
Températures hivernales
Les températures hivernales ont aussi tendance à se réchauffer, et ce de façon plus marquée dans le nord de la province avec des augmentations atteignant 8 à 13 °C à la fin du siècle pour un scénario d’émissions de GES élevé. La partie nord du Nunavik verra ainsi le nombre de jours avec un minimum hivernal inférieur à -25 °C passer de 60 jours durant les dernières décennies à 35 jours à l’horizon 2050. Le Saguenay-Lac-Saint-Jean perdra environ 15 jours de grands froids, alors qu’en Montérégie, la diminution se situe autour de 2 jours.
Les événements de gel-dégel maintiennent une légère tendance à la baisse comme dans les observations à l’échelle annuelle sur l’ensemble du Québec. Il y a toutefois des nuances selon les saisons avec des hausses durant l’hiver dans les régions plus au sud.