Vagues de chaleur
Au Québec, différentes mesures d’adaptation sont mises en place pour prévenir les impacts des vagues de chaleur sur la santé et le confort des individus. Celles-ci incluent des mesures de surveillance, de préparation et d’intervention.
D'autres mesures d’adaptation peuvent être mises en place pour réduire la température ambiante et les risques associés à la chaleur, telles que :
Le verdissement
L'aménagement des bâtiments et du territoire
Les îlots de fraicheur
Le verdissement
Le verdissement est une mesure d'adaptation aux périodes de chaleur extrême permettant de créer de l'ombre et de réduire les surfaces recouvertes d'asphalte et de béton qui ont tendance à absorber la chaleur. Cette approche a notamment l’avantage de réduire le taux de mortalité lors des journées particulièrement chaudes. De plus, les espaces verts incluent des plans d'eau (espaces bleus), qui offrent des zones de rafraîchissement et de baignade pour la population.
Cependant, l'introduction du verdissement peut entraîner des conséquences indésirables, telles que l'exposition au pollen, l'augmentation des valeurs foncières et les coûts associés à la mise en place d'aménagements végétalisés.
L’aménagement des bâtiments et du territoire
La modernisation des vieux bâtiments et des établissements de soins de longue durée est aussi une mesure d’adaptation aux chaleurs extrêmes. Cela peut correspondre à l’amélioration de l’isolation, de la ventilation et de la climatisation, ainsi qu’au verdissement des bâtiments.
Cette stratégie présente des bénéfices qui ont été démontrés, particulièrement pour l’amélioration du confort et du bien-être des ménages défavorisés et des personnes âgées peu autonomes.
Par ailleurs, l’aménagement du territoire constitue une autre stratégie d’adaptation aux îlots de chaleur et aux périodes de vagues de chaleur. Il est question entre autres de la préservation et de la création d’espaces verts ou bleus (zones aquatiques), ainsi que de la réduction des surfaces qui absorbent la chaleur, telles que le béton et l’asphalte.
Îlot de fraîcheur
Les îlots de fraîcheur sont des espaces qui contribuent au rafraîchissement de l’air ambiant et/ou qui protègent contre les rayons du soleil. Ainsi, ces îlots contribuent à une meilleure qualité de vie des individus exposés aux chaleurs extrêmes. Il peut s’agir de parcs, d’abris, de murs végétalisés ou de jardins. Ils peuvent aussi prendre la forme d’espaces bleus, comme des piscines ou des bassins d’eau.
Les plans d’actions régionaux et gouvernementaux
Le plan d’action du gouvernement du Québec et les plans d’interventions des municipalités sont des mesures efficaces d’adaptation aux chaleurs extrêmes. Il a été montré que ces plans peuvent réduire les effets de la chaleur sur la santé, surtout lorsque des mesures ciblent les personnes isolées ou vulnérables. Par exemple, le Plan régional de prévention et de protection en cas de chaleur accablante et extrême de la région de Montréal, mis en œuvre en 2019, prévoit :
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Des campagnes de sensibilisation sur les comportements à adopter
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L’accès à des refuges climatisés
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L’allongement des heures d’ouverture des piscines publiques
Découvrez le plan ministériel de gestion des épisodes de chaleur extrême du Québec.
Ce plan aurait contribué à réduire la surmortalité associée à la chaleur, ainsi que l’écart de mortalité liée à la chaleur entre les communautés les plus et les moins favorisées.
Système d’alerte et de surveillance
Des bulletins d’alerte sont émis lorsque la température atteint ou dépasse 30°C ou lorsque l’indice humidex atteint 40°C pendant une heure. Ces alertes sont émises par Environnement et changement climatique Canada (ECCC) pour prévenir la population de ces fortes chaleurs qui sont considérées comme des phénomènes météorologiques dangereux. ECCC met également à disposition de la population l’application MétéoCAN, qui permet aux citoyens de recevoir des notifications d’alertes météorologiques, comme les vagues de chaleur, directement sur leurs appareils mobiles.
En 2024, ECCC a également mis sur pied un nouveau système qui permet d’attribuer les épisodes de chaleur extrême aux changements climatiques causés par les activités humaines. Dans un délai d’environ une semaine suivant un épisode de chaleur extrême, les scientifiques peuvent déterminer si le réchauffement climatique a influencé ou non la probabilité ou l’intensité d’un tel épisode. Cet outil permet ainsi de mieux comprendre la cause et les risques des phénomènes météorologiques et d’aider la population à prendre des décisions éclairées pour rester en sécurité et protéger leur santé.
Au Québec, le Système de surveillance et de prévention des impacts météorologiques extrêmes (SUPREME), piloté par l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), émet des avertissements de chaleur extrême pour les zones à risque avec les alertes établies par ECCC. À l’intention des intervenants de la santé publique, cet outil les aide à lancer les actions d’urgence nécessaires.
Mesures individuelles
Des mesures individuelles peuvent également être adoptées par les citoyens pour se protéger de la chaleur, entre autres opter pour la climatisation, améliorer la ventilation ou ajuster les comportements et les habitudes de vie, par exemple réduire l’intensité des activités physiques et porter des vêtements plus légers et mieux adaptés à la chaleur.
Il est également recommandé de rester hydraté, de prendre des douches régulières et de fréquenter davantage d’espaces verts, frais et ombragés.
Apprenez-en davantage sur différentes mesures d’adaptation pouvant être mises en place pour faire face aux vagues de chaleur.
La climatisation
La température à l’intérieur des bâtiments non climatisés peut être 1,5 fois plus élevée que celle à l’extérieur. Ainsi, l’utilisation de la climatisation devient une mesure visant à améliorer le confort des individus.
Cela peut même contribuer à réduire les risques de décès et d’hospitalisation parmi les populations vulnérables exposées aux effets de la chaleur. C’est pourquoi la climatisation est une mesure efficace à court terme.
Cependant, la climatisation peut avoir des effets indésirables significatifs sur le long terme. D’une part, l’exposition à la chaleur extérieure peut rendre les individus plus sensibles en raison du contraste avec un environnement climatisé. D’autre part, une climatisation mal entretenue peut favoriser la prolifération de bactéries nocives et aggraver les problèmes de santé.
Pour limiter ses effets négatifs et maximiser ses impacts positifs, la climatisation peut être utilisée modérément et combinée à d’autres mesures, comme le verdissement du quartier et l’utilisation de matériaux réfléchissants.
Mesures d’adaptation pour le secteur agricole
En ce qui a trait au secteur agricole, il existe différentes mesures d’adaptation. Par exemple, il est possible de développer et utiliser des cultures résistantes à la chaleur et à la sécheresse. Il existe également des systèmes d’irrigation et diverses techniques d’ombrage pour certaines plantations.
D’autre part, certaines recommandations visent à réduire le stress thermique pour les animaux d'élevage en épisode de chaleur extrême. Celles-ci comprennent, notamment :
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L’ajustement quant à l’alimentation et la densité des animaux à l’extérieur des bâtiments
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La ventilation
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La brumisation
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La mise en place d’abris, d’espaces ombragés et d’abreuvoirs en quantité suffisante, particulièrement pour les élevages en extérieur
Les résultats de ce projet permettent aux gestionnaires des fermes laitières de mieux choisir des mélanges fourragers adaptés aux conditions climatiques actuelles et futures. Ils fournissent également des solutions afin de diminuer le risque de stress thermique dans les étables pendant les épisodes de forte chaleur estivale.