Exploitation minière
Exploration minière
La phase d’exploration minière consiste en une recherche de gisements miniers intéressants et l’évaluation de la faisabilité de son exploitation tant d'un point de vue technique que financier. Puisque cette première phase est relativement courte comparativement aux autres phases de la vie d’une mine, elle est moins touchée par les impacts des changements climatiques.
Par contre, l’accès aux zones d’exploration peut s’avérer plus difficile et l’interruption des activités d’exploration peut survenir si un événement extrême de température, de précipitations ou autre venait à se produire. De plus, dans le nord du Québec, les déplacements sur les plans d’eau gelés sont de moins en moins sécuritaires en raison des hivers plus doux et plus courts, ce qui pourrait affecter les activités d’exploration.
Exploitation minière
La phase d’exploitation est plus exposée aux impacts des changements climatiques, notamment parce que sa durée est plus longue. Pendant les opérations, la gestion de l’eau peut s’avérer un enjeu de taille en raison des changements attendus dans les régimes de précipitations.
En effet, les exploitants d’une mine doivent également gérer les résidus miniers issus de la phase d’exploitation. Ces résidus sont entreposés dans des ouvrages de confinement qui sont parfois à ciel ouvert. Ces ouvrages pourraient subir des débordements s’ils n’ont pas été conçus en tenant compte des événements de précipitations extrêmes qui sont appelés à augmenter en intensité et en fréquence dans les prochaines décennies. De plus, des périodes de sécheresse plus longues et plus fréquentes pourraient entraîner une diminution de l’eau disponible et nécessaire pour l’exploitation.
D’autre part, les infrastructures minières et d’accès (routes, aéroports) peuvent être endommagées par les événements climatiques extrêmes ainsi que le dégel du pergélisol qui est grandement accéléré par les changements climatiques. Le transport des produits miniers devient donc plus difficile, ce qui impacte économiquement tout le cycle de distribution.
Ouvrage de confinement pour résidus du site minier de Barvue (crédit photo : MERN)
Définition | Ouvrages de confinement
Les ouvrages de confinement sont des constructions de divers types (bassins, barrages, digues, etc.) qui entreposent les résidus miniers, et l’eau contaminée, issus de l’exploitation de la mine. Ces substances toxiques peuvent contaminer l’environnement et doivent donc être entreposées de manière étanche et sécuritaire à long terme. Une fuite dans les écosystèmes environnants peut affecter la faune et la flore locale, mais également les ressources telles que l’eau potable. Les communautés situées à proximité des mines peuvent donc se retrouver à consommer une eau de mauvaise qualité, ainsi que des contaminants bioaccumulés dans les espèces qu’ils consomment (poissons, gibier, plantes, etc.).
Restauration des mines
Des trois phases de vie d’une mine, c’est la phase de restauration qui est la plus longue, sa durée pouvant s’étendre jusqu’à un siècle. Elle vise le confinement des résidus dangereux et la restauration de l’environnement de la mine à son état initial. Cette longue durée de vie nécessite une conception qui tient compte des changements attendus puisque les installations sont exposées à des changements plus importants par rapport au passé. Les changements dans les normales de température et dans les régimes de précipitations peuvent ainsi réduire l’efficacité des méthodes de restauration des mines. Par exemple, les barrières à l’oxygène qui ont pour but d’isoler les rejets miniers et éviter leur oxydation sont généralement formées d’eau.
Intégration des changements climatiques à la conception et la restauration des parcs à résidus miniers
Cette étude répond à un besoin exprimé par les compagnies minières et le gouvernement provincial qui souhaitent revoir les mesures de gestion des résidus miniers en considérant les changements climatiques et leurs impacts sur le milieu afin d’assurer la pérennité et la sécurité des ouvrages à long terme
L’augmentation des événements de précipitations extrêmes, de même que l’aggravation des périodes sèches pourront menacer leur stabilité et leur efficacité (débordement, érosion, augmentation des pressions interstitielles, diminution de la couche aqueuse, etc.).
Toutes les méthodes de restauration seront influencées par les changements climatiques, mais à différents degrés, et selon différentes caractéristiques dont plusieurs sont spécifiques au site. Ainsi, une même technologie utilisée sur deux sites différents exposés à des conditions climatiques similaires n’auront pas nécessairement la même vulnérabilité.
La présence grandissante de la végétation due à l’augmentation des températures peut aussi affecter l’efficacité de certains ouvrages de confinement. De plus, pour les sites miniers plus au nord de la province, le dégel du pergélisol rend les différentes méthodes de confinement des résidus - qui doivent pouvoir rester intacts durant toute la phase de restauration - plus instables. Les risques de fuites et de contamination environnementale doivent donc être considérés lors de cette phase en raison des changements climatiques.