Vagues de chaleur
Au Québec, comme ailleurs dans le monde, les activités humaines comme l’utilisation de combustible fossile, la déforestation et l’élevage de bétails contribuent à intensifier les phénomènes météorologiques extrêmes, tels que les vagues de chaleur.
La communauté scientifique s’entend sur le fait que l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre (GES) combinées à l’urbanisation et aux modifications de la couverture végétale engendrent des extrêmes de température toujours plus élevés.
Définition | Vagues de chaleur
Selon le Réseau de la santé et des services sociaux du Québec, une vague de chaleur est définie comme une période de 3 jours consécutifs (ou plus) lors de laquelle les températures maximales et minimales atteignent ou dépassent certains seuils en fonction des régions. Ces seuils régionaux se basent sur les impacts de surmortalité attendus. Ainsi, les températures maximales quotidiennes doivent atteindre durant 3 jours entre 31 °C et 33 °C (selon les régions) et les températures minimales doivent demeurer au-dessus de 16 °C à 20 °C pour qu’il s’agisse d’une vague de chaleur.
Les vagues de chaleur extrême survenues au Québec en 2010, 2018 et 2020 ont marqué la province par une hausse subite et temporaire de la mortalité. Selon certaines études épidémiologiques, une hausse de 1 °C de l'intensité des vagues de chaleur augmente le risque de mortalité chez les humains de près de 5 %.
Cet aléa climatique peut entraîner de nombreux effets négatifs sur la santé de la population, notamment des coups de chaleur et des troubles cardiovasculaires ou respiratoires. Les vagues de chaleur peuvent également avoir des impacts sur la santé mentale.
Facteurs à l’origine des vagues de chaleur
Les vagues de chaleur sont des phénomènes météorologiques complexes dont la formation est influencée à la fois par la circulation atmosphérique et par divers processus thermodynamiques.
La plupart des vagues de chaleur surviennent lorsque l’on se retrouve sous un patron météorologique stationnaire de type anticyclonique. Ces patrons, souvent appelés « blocage atmosphérique », empêchent le déplacement normal des systèmes météorologiques et peuvent perdurer pendant plusieurs jours, voire plusieurs semaines. Dans l'est du Canada, 80 % des événements de chaleur extrême sont associés aux blocages atmosphériques.
Les anticyclones stationnaires, ou patrons météorologiques stationnaires de type anticyclonique, engendrent des conditions propices à l'installation et au maintien d'une masse d'air chaud dans une région pendant plusieurs jours. Concrètement, les mouvements d'air descendant associés aux anticyclones stationnaires provoquent un réchauffement et un assèchement des parcelles d’air. Cela a pour conséquence de dissiper les nuages, favorisant ainsi un temps sec et ensoleillé, ce qui contribue directement à augmenter le chauffage de la surface terrestre.
Certaines conditions locales de surface, telles que les sols secs ou les milieux urbanisés, peuvent aggraver les effets de la chaleur extrême à un endroit donné. L’évaporation étant réduite, la plupart de l’énergie disponible à la surface se transforme en chaleur sensible, causant une augmentation de la température de l’air ambiant. Ce faisant, les zones fortement urbanisées se distinguent par des températures nettement plus élevées, notamment en raison d’une densité de végétation moindre et de l’imperméabilisation des sols.
Vague de chaleur historique au Québec en 2018
Figure 1 : Carte du Québec représentant l’étendue et la durée, pour les régions affectées, de la vague de chaleur de juin-juillet 2018. Source : Gouvernement du Québec, 2018.
La vague de chaleur enregistrée entre le 29 juin et le 5 juillet 2018 au Québec a été l’une des plus intenses jamais enregistrées dans la province. L’événement a duré 6 jours dans la région de Montréal et la moyenne des températures maximale (jour) et minimale (nuit) durant ces journées étaient de 33,7°C et 22,1°C respectivement. L’air était particulièrement humide, le ciel, pratiquement sans nuages et les vents, assez faibles. En conséquence de cet épisode historique, 210 personnes ont perdu la vie et plusieurs centaines d’individus ont été hospitalisés. Notons qu’à la suite à cette vague de chaleur les températures sont demeurées élevées tout au long du mois de juillet.
Les effets de l'humidité et de la chaleur sur la santé humaine
L'humidité peut entraver le mécanisme de sudation du corps humain, qui est essentiel pour son refroidissement ; une sudation limitée peut contribuer à retenir davantage la chaleur corporelle. Il convient de noter que l'épuisement dû à la chaleur atteint des niveaux plus critiques lors de périodes de chaleur extrême très humide, engendrant des conséquences significatives tant sur le plan physique que psychologique.
Grâce à ce projet, les gestionnaires, les professionnels et les aménagistes des municipalités du Québec disposent d’un nouvel outil d’évaluation et de cartographie des vulnérabilités de la population québécoise aux vagues de chaleur et aux aléas hydrométéorologiques.
Ce projet documente le lien entre la température mesurée à l’intérieur du logement et différents effets sanitaires chez une population vulnérable à la chaleur. Les analyses illustrent que l’environnement bâti a une influence sur les températures à l’intérieur du domicile. Les résultats montrent que par temps très chaud, soit 30 ᵒC et plus, différents symptômes ont été rapportés plus souvent lorsque comparés à un temps plus frais.