Étiages et sécheresses hydrologiques
Face à l’augmentation projetée des sécheresses hydrologiques et des étiages au Québec due à l’évolution du climat, il est essentiel de mettre en place des mesures d’adaptation.
Celles-ci visent à protéger les ressources en eau et à assurer la résilience de la population, des écosystèmes et des activités économiques dans la province.
Poursuivre les efforts de sensibilisation et de transfert des connaissances
L’idée fausse selon laquelle l’eau est abondante au Québec persiste encore, malgré des épisodes de pénurie observées dans la province. Il est donc nécessaire de continuer à sensibiliser les acteurs gouvernementaux, municipaux, économiques et les citoyens pour qu’ils comprennent les enjeux liés au manque d’eau dans le contexte des changements climatiques. Cette sensibilisation est essentielle pour mobiliser tous les acteurs concernés et les préparer à faire face à ces défis.
Réduire la distribution et la consommation d'eau potable
Depuis le lancement de la première Stratégie québécoise de l’eau potable en 2013, le Québec a réduit sa consommation de 26 %, dépassant son objectif fixé à 20 %. Malgré tout, des progrès peuvent encore être réalisés, car la consommation québécoise en eau potable demeure plus élevée que la moyenne canadienne.
En 2018, la consommation résidentielle québécoise atteignait 268 litres par personne par jour (l/pers/j), soit un volume 22 % plus élevé que la moyenne canadienne de 2017 (220 l/pers/j) et 46 % plus élevé que la moyenne ontarienne de 2017 (184 l/pers/j). La nouvelle Stratégie québécoise d’économie d’eau potable - horizon 2019-2025 vise à réduire la distribution d’eau potable en dessous des seuils canadiens.
Une gestion efficace de la demande en eau peut contribuer à réduire la pression exercée sur les ressources en eau pendant les périodes de sécheresse hydrologique. Cela peut inclure des mesures telles que des travaux pour réduire les fuites dans les réseaux d’aqueduc, la sensibilisation du public à l'importance de la préservation de l'eau, la promotion de pratiques d'utilisation efficaces, des subventions pour l’achat d’équipements à faible consommation d’eau, l’installation de compteurs d’eau ou encore la tarification de l’eau.
Outil | Trucs et astuces pour réduire la consommation d’eau résidentielle
Dans le cadre de la campagne Mon empreinte bleue, le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation met à disposition de la population différents trucs et astuces pour réduire la consommation des différents usages de l’eau à la maison.
Grâce à ce projet de recherche, les gestionnaires responsables de l'approvisionnement en eau des municipalités participantes ont les outils en main pour évaluer les vulnérabilités liées aux changements climatiques. Les résultats du projet permettent d’orienter une gestion durable de la ressource en eau qui prend en compte les changements climatiques.
Stockage des ressources en eau
L’adoption de technologies de conservation de l'eau, tels que des réservoirs ou des barrages, peuvent aussi être utilisés en guise de mesure d’adaptation. Ceux-ci peuvent aider à stocker l'eau pendant les périodes de forte pluie et à la libérer pendant les périodes de sécheresse, contribuant ainsi à atténuer les effets des étiages. Toutefois, il est important d’évaluer préalablement les impacts de ces mesures sur les écosystèmes et les communautés avoisinantes.
Les bassins de biorétention en milieu urbain peuvent également contribuer au stockage des ressources en eau. En effet, dans certains contextes, ces installations peuvent favoriser la recharge des nappes d’eau souterraines, ce qui représente un net avantage en période d’étiage.
Le grand projet de la rue Saint-Maurice à Trois-Rivières en est un exemple phare. En plus de recharger et de reconstituer les nappes phréatiques, celui-ci a permis d’améliorer en partie la qualité des eaux de ruissellement, grâce à une végétalisation accrue de plusieurs tronçons de la rue.
L’initiative QClim’Eau s’inscrit dans une collaboration de longue date entre le MELCCFP et Ouranos pour avancer de manière coordonnée et avec une expertise de pointe sur les questions d’hydroclimatologie. Ainsi, Ouranos appuiera le ministère dans la prise en compte des changements climatiques dans les mandats réglementaires liés à la détermination des zones inondables et de mobilité. Le projet vise également, l’analyse des demandes de d’autorisation de prélèvements d’eau.
QClim’eau poursuit deux grands objectifs :
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Quantifier l’impact des changements climatiques sur l’évolution de la disponibilité de l’eau de surface et souterraine, des besoins en eau, des inondations et de la mobilité des cours d’eau;
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Soutenir l’appropriation des connaissances sur ces changements par l’ensemble des acteurs de l’eau pour favoriser l’adaptation de la gestion de l’eau et du territoire au regard des nouvelles réalités qu’apportent les changements climatiques pour la ressource en eau.
Préserver et restaurer les milieux humides
Les milieux humides contribuent à réguler les débits des cours d’eau et à améliorer la qualité de l’eau en filtrant les polluants. Leur préservation et leur restauration est donc indispensable pour contrer les effets négatifs des étiages et des sécheresses hydrologiques, notamment en favorisant un aménagement durable dans les zones urbanisées situées à proximité.
Maintenir la qualité l’eau potable
L’optimisation des méthodes d’assainissement dans les usines de traitement de l’eau constitue également une mesure d’adaptation pour maintenir une bonne qualité de l’eau, notamment en période d’étiages et des sécheresses hydrologiques. La réfection ou la modernisation de ces installations augmenterait également la capacité de traitement tout en adoptant des pratiques durables.
La Ville de Montréal prévoit d’ailleurs traiter l’eau par ozonation à partir de 2025 à la station Jean-R. Marcotte, ce qui lui permettra d’éliminer différents polluants et contaminants comme les virus, les bactéries ainsi que différents produits pharmaceutiques.
L’aménagement du territoire
L’aménagement durable du territoire est un autre aspect primordial dans la gestion de l’eau, entre autres en ce qui concerne la préservation de l’abondance et de la qualité de l’eau, l’accès aux plans et cours d’eau et la minimisation des risques liés à l’eau pour les collectivités.
Le milieu municipal est en première ligne et joue un rôle crucial pour prévenir les conflits d’usages en adoptant une approche intégrée de l’aménagement du territoire qui prend en compte les enjeux liés à la gestion de cette ressource, notamment dans un contexte de changements climatiques.
Gestion intégrée des ressources en eau
Une approche de gestion intégrée des ressources en eau, qui prend en compte les aspects sociaux, économiques et environnementaux de la gestion de l'eau, peut aider à anticiper et à répondre aux impacts des étiages et à prévenir ou à gérer les conflits d’usage de l’eau. Cela implique une coordination et une collaboration entre les différents acteurs et secteurs impliqués dans la gestion de l'eau, tels que les gouvernements et les différents utilisateurs de l'eau.
La gestion intégrée des ressources en eau au Québec
Au Québec, la gestion intégrée de l’eau est séparée par bassins versants, qui sont gérés par les 40 organismes de bassin (OBV). Les OBV ont pour mandat d’élaborer un Plan directeur de l’eau dont l'objectif est de réaliser un diagnostic du bassin versant ainsi que de définir les enjeux, les orientations et les objectifs à atteindre. Ce plan a pour but de favoriser la concertation et une responsabilisation accrue des divers acteurs de l’eau et de la population à l'égard de cette richesse commune.
Grâce aux objectifs et aux enjeux identifiés dans le Plan directeur de l’eau, les OBV agissent concrètement sur le terrain, en menant des activités d'éducation et de sensibilisation du public, en entreprenant des projets de restauration des écosystèmes aquatiques endommagés, en travaillant sur la gestion des eaux pluviales pour minimiser les risques d'inondations, en effectuant des activités de surveillance pour évaluer la qualité de l'eau, la quantité d'eau disponible, etc.
