Vents et tempêtes

Le vent est l’un des éléments fondamentaux de la météorologie et du climat. Il se caractérise par le mouvement de l’air par rapport à la surface terrestre. Celui-ci peut avoir des effets significatifs sur son environnement tout autant que l’environnement affecte significativement le vent. 

En effet, les mouvements de l’air dépendent de la rotation de la Terre, des contrastes de température et de pression atmosphérique. Les caractéristiques du paysage telles que la présence de montagnes, le type de végétation et la proximité de l’océan ou d’un plan d’eau peuvent aussi influencer les mouvements de l’air. 

De façon générale, le vent influence les activités humaines dans plusieurs secteurs, tandis que les vents violents peuvent causer des dommages matériels en plus de menacer la sécurité et même la vie des personnes.

 

 

L'échelle de Beaufort

La force des vents est classée selon l’échelle de Beaufort dont les paliers affichent les conséquences et les dommages possibles selon la vitesse des vents. Au-delà du seuil de 9 sur l’échelle de Beaufort, le vent peut être qualifié de vent fort, pouvant atteindre entre 75 et 88 km/h. Quand celui-ci atteint une vitesse équivalente ou supérieure à 89 km/h et donc une force 10 et plus sur l’échelle de Beaufort, celui-ci est considéré comme un vent de tempête. 

Tempête à partir de 89 km/h (force 10) 

échelle beaufort

Figure 1 : Échelle de Beaufort (tiré de : Aquaportail, s.d.)

 

L’influence du climat sur les vents et les tempêtes

Plusieurs phénomènes météorologiques, tels que l’humidité, la pression atmosphérique et la température, ont le potentiel de provoquer des vents de tempêtes. Bien que les avertissements et les alertes puissent inclure des critères relatifs aux précipitations abondantes sous forme de neige ou de pluie, les tempêtes se définissent plutôt en fonction de la force des vents générés. Ainsi, une tempête ne causera pas nécessairement de fortes précipitations, bien qu’elles soient fréquemment présentes dans plusieurs des phénomènes météorologiques pouvant se produire au Québec. 

 

Le saviez-vous?

Au Québec, il est difficile d’isoler des tendances historiques ou futures significatives des vents forts et des vents de tempête. En effet, ceux-ci sont influencés par plusieurs facteurs, comme des variations du régime océan-atmosphère et de l'oscillation nord-atlantique, qui peuvent varier à tous les mois, voire toutes les années. Cela rend très difficile la création de tendances claires sur plusieurs années. 

Qu’est-ce que l’oscillation nord-atlantique ?
oscillation nord atlantique

Source: Wikipédia

L'oscillation nord-atlantique (ONA) est un phénomène climatique qui affecte le système météorologique et climatique du nord de l'océan Atlantique.  L’ONA décrit les variations du régime océan-atmosphère dans cette région. Ce phénomène est caractérisé par des changements dans la pression atmosphérique, l'intensité et la position de l'anticyclone des Açores et des dépressions d'Islande, ce qui a des conséquences sur les systèmes météorologiques et climatiques dans la région. 

De manière générale, les tendances indiquent qu’une ONA positive est plus propice aux tempêtes et a pour effet d’entraîner du temps plus pluvieux au Québec. Inversement, lorsque le phénomène est négatif, il entraîne peu de tempête, mais du temps plus froid dans la province. 

 

Les types de tempêtes 

Avec des fréquences qui varient énormément d’un phénomène météorologique à l’autre, les vents forts du Québec peuvent être générés par des orages, des dépressions, des tempêtes d’origine tropicale et des tornades.

Dépressions
Orages
Tempêtes tropicales
Tornades
Tempêtes post-tropicales

 

Les dépressions

Les dépressions correspondent à des systèmes de basse pression, qui sont caractérisés par une structure asymétrique et un déplacement rapide. Elles engendrent des précipitations et des vents de diverses intensités. Elles se produisent durant toute l’année, mais sont plus fréquentes et plus fortes entre les mois de novembre et avril. 

Le Québec se situe au confluent de trois corridors de dépressions : celui de la côte atlantique, celui des Rocheuses états-uniennes -principalement du Colorado - et celui des Rocheuses canadiennes – surtout de l’Alberta. 

Les vents les plus forts sont souvent associés au front froid qui se trouve dans la dépression. Lorsque les dépressions atteignent l’intensité d’une tempête, leur passage au-dessus du Saint-Laurent, lorsqu’il est libre de glace, produit une onde de tempête qui fait augmenter les niveaux d’eau, ce qui peut devenir problématique surtout à marée haute. 

Ainsi, dans les régions côtières de l’est du Québec, les ondes de tempêtes ajoutent des risques de submersion et aggravent les risques d’érosion à ceux causés par les vents forts et les précipitations abondantes. 

 

Les tempêtes tropicales

 

Les tempêtes tropicales se caractérisent par une structure plus symétrique et un déplacement lent, ce qui augmente leur potentiel de dommage. Ce type de tempête amène des quantités extrêmes de pluies, des vents violents, d’énormes vagues et de fortes ondes de tempête. 

Dans l’Atlantique Nord, elles se produisent typiquement entre les mois de juin et de novembre, quoique les mois d’août et septembre soient les plus actifs. Toutefois, elles sont extrêmement rares au Québec. 

Les ouragans sont des tempêtes tropicales suffisamment intenses pour atteindre les critères définis par l’échelle Saffir-Simpson.
 

Échelle de Saffir-Simpson 

L’échelle de Saffir-Simpson permet de déterminer l’intensité des ouragans dans l’océan Atlantique et dans le Pacifique Nord-Est. Elle classe les ouragans en cinq catégories basées sur la vitesse maximale du vent et évalue les dommages matériels potentiels.  

Pour en apprendre plus

Les tempêtes post-tropicales

 

Les tempêtes post-tropicales naissent sous forme d’ouragan ou de tempête tropicale et se transforment lorsqu’elles quittent les tropiques pour de plus hautes latitudes. À ce stade, elles combinent les caractéristiques des systèmes tropicaux, soit les vents forts, les pluies torrentielles, les hautes vagues et de fortes ondes de tempête ainsi que la vitesse de déplacement rapide d’une tempête dépressionnaire lui permettant de causer des dommages sur grand territoire durant une courte période. 

Au Québec, cette forme de tempête touche occasionnellement l’est du Québec, soit les régions de Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, de la Côte-Nord et du Bas-Saint-Laurent. D’ailleurs, c’était le cas en 2022, lorsque l’ouragan Fiona, s’est fait sentir dans l’Est du Québec maritime. En plus d’accentuer l’érosion des côtes dans ces régions vulnérables, celui-ci a entraîné des dégâts considérables, notamment sur les infrastructures. 

Dans l’état actuel des connaissances, il n’est toutefois pas encore possible d’établir un lien entre la fréquence et l’intensité des tempêtes tropicales dans l’Atlantique Nord et leur potentiel à se transformer en tempête post-tropicale.

 

Les orages

Les orages sont connus et régulièrement vécus par les québécois du sud de la province lors de journées d’été chaudes et humides. Ils naissent d’une instabilité atmosphérique produite par la rencontre entre une masse d’air chaud et humide et d’une masse d’air froid. Ils sont caractérisés par la présence d’éclairs et de tonnerre à l’intérieur d’un énorme nuage de type cumulonimbus. 

Pour ce qui est de l’évolution de la force des vents de tempêtes associés aux orages, il n’y a pas encore de consensus scientifique sur ce sujet. 

 

Visitez "Orages et foudre au Québec" pour en apprendre davantage sur ces aléas.

 

Les tornades

 

Les tornades se forment à l’intérieur de systèmes orageux très intenses lorsque la colonne d’air entre en rotation pour former un entonnoir. Au Québec, elles se produisent principalement dans le sud-ouest de la province. Par exemple, en 2018, la tornade de Dunrobin-Gatineau a engendré des vents ayant une vitesse estimée entre 220 et 265 km/h. Celle-ci a causé beaucoup de dégâts et touché plusieurs centaines de maisons lors de son passage.

Comparativement aux autres types de tempêtes, les tornades ont une taille plus petite et une très courte durée de vie, mais elles sont les plus violentes de tous les phénomènes météorologiques en raison de la force et de la rotation des vents. Au Canada, leur intensité est déterminée par les dommages causés par le vent selon l’échelle de Fujita améliorée. 

Les modèles météorologiques et climatiques n’atteignent pas encore des résolutions assez fines pour simuler les tornades. Puisqu’elle sont très localisées et de très courte durée, elles échappent souvent aux réseaux d’observation de sorte que leur nombre réel est grandement sous-estimé. Par conséquent, leur nombre est biaisé près des zones habitées parce qu’elles sont très souvent signalées grâce aux témoignages de la population. 

Échelle de Fujita améliorée

L’échelle de Fujita améliorée (EF) mesure la gravité d'une tornade. Elle permet d'établir un classement des événements en fonction des dommages qu'elle provoque, sur une échelle de 0 à 5. Environnement et Changement Climatique Canada utilise 31 indicateurs de dommages pour évaluer les effets du vent de tornade. Ces indicateurs couvrent une gamme variée, allant des habitations résidentielles aux tours de bureaux et aux arbres . De plus, l'échelle de vitesse du vent associée à l'échelle EF va de 90 km/h (EF0) à plus de 315 km/h (EF5). 

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