Réseau international des organismes frontières en adaptation

Qu’est qu’un organisme frontière?

Le terme « organisme frontière » a été introduit pour la première fois il y a plus de 20 ans pour décrire les efforts particuliers déployés par des organisations pour servir d’intermédiaire entre le monde scientifique et le monde politique. Même si ce concept et son application au sens large continuent de faire débat, ce terme est souvent utilisé dans les études sur le transfert de connaissances et les interactions entre science et politique. Il est largement utilisé dans le domaine de l’environnement pour décrire les accords et les processus de collaboration qui permettent à ceux qui travaillent dans les sphères, très différentes, de la science et de la prise de décision, de se comprendre mutuellement et d’unir durablement leurs efforts.

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) est un exemple d’organisme frontière international. Il a été créé au sein du système des Nations Unies pour fournir à tous les niveaux de gouvernement des informations scientifiques pouvant être utilisées pour élaborer des politiques climatiques. Le GIEC s’appuie sur la contribution de milliers d’experts pour coordonner des rapports d’évaluation scientifique sur les causes, les impacts et les risques futurs liés aux changements climatiques, ainsi que sur la manière dont l’adaptation et l’atténuation peuvent réduire ces risques.
Voici quelques notions générales concernant les organismes frontières, pour expliquer ce que font de nos membres :

  • Les organismes frontières rassemblent à la fois des scientifiques et des décideurs, ainsi que des professionnels qui facilitent la collaboration entre ceux-ci.

  • Ils fournissent un cadre institutionnel, propice au développement de relations à long terme, à la communication réciproque et à la mise au point d’outils destinés à faciliter le travail collaboratif. 

  • Ils fournissent la motivation et la possibilité de créer des outils et des produits d’information et d’analyse, tels que des cartes interactives ou des analyses coût-avantage, qui aident les décideurs et les scientifiques à communiquer entre eux et à collaborer. 

  • Ils occupent une place de plus en plus importante, sous forme de réseaux et d’arrangements informels entre instances scientifiques et dirigeantes, telles que les institutions politiques.

Exemples du travail des organismes frontières
  • Faciliter la discussion entre, d’une part, ceux qui conçoivent, organisent et utilisent l’information et, d’autre part, ceux qui produisent des connaissances scientifiques ou techniques, comme les chercheurs institutionnels ou les experts en évaluation des vulnérabilités. 

  • Utiliser des modèles climatiques prédictifs et produire des analyses pour éclairer la planification de l’adaptation. 

  • Former les décideurs pour qu’ils comprennent mieux les possibilités et compromis d’adaptation OU former les scientifiques et les experts techniques pour qu’ils comprennent mieux les besoins des décideurs en matière d’adaptation.

  • Créer et partager des ensembles de données climatiques et des outils d’analyse, des cadres d’orientation et d’autres ressources à l’intention des décideurs.

  • Mener ou commander des travaux de recherche appliquée répondant directement aux besoins des décideurs en matière d’adaptation.

Pour approfondir
  • Carr, Anna and Wilkison, Roger (2005). Beyond Participation: Boundary Organizations as a New Space for Farmers and Scientists to Interact. Society & Natural Resources 18 (3): 255–265

  • Cash, D. et al. (2002). Salience, Credibility, Legitimacy and Boundaries: Linking Research, Assessment and Decision Making. Faculty Research Working Papers Series

  • Crona, Beatrice I., Parker, John N. (2011). Network Determinants of Knowledge Utilization: Preliminary Lessons from a Boundary Organization. Science Communication 33 (4)

  • Global Center on Adaptation and Climate and Development Knowledge Network (2023).

  • Stories of Resilience: Lessons from Local Adaptation Practice. Rotterdam and Cape Town.

  • Gustafsson, Karin M. and Lidskog, Rolf (2018). Boundary organizations and environmental governance: Performance, institutional design, and conceptual development. Climate Risk Management 19: 1-11

  • Guston, David H. (1999). Stabilizing the Boundary between US Politics and Science. Social Studies of Science 29 (1): 87–111

  • Kirchhoff, C. J., Esselman, R., & Brown, D. (2015). Boundary organizations to boundary chains: Prospects for advancing climate science application. Climate Risk Management9, 20-29. https://doi.org/10.1016/j.crm.2015.04.001

  • Kirchhoff, Christine J., Lemos, Maria Carmen and Dessai, Suraje. (2013). Actionable Knowledge for Environmental Decision Making: Broadening the Usability of Climate Science. Annual Review of Environment and Resources, Volume 38

  • Miller, Clark (2001). Hybrid Management: Boundary Organizations, Science Policy, and Environmental Governance in the Climate Regime. Science, Technology, & Human Values26 (4)

  • Williams, David S. and Jacobs, Daniela (2021). From participatory to inclusive climate services for enhancing societal uptake. Climate Services, Volume 24

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