Érosion et submersion côtières
Face aux impacts de l’érosion et la submersion côtières, l’adaptation est essentielle pour assurer la sécurité des communautés, préserver les infrastructures et renforcer la résilience des écosystèmes côtiers.
Principales mesures d’adaptation
Les solutions d’adaptation à l’érosion et à la submersion côtières sont souvent regroupées en cinq catégories principales :
La non-intervention (dans certains cas)
La relocalisation
La protection
L'adaptation basée sur les écosystèmes
L'accommodement
Combiner les mesures pour une réponse plus efficace
Ces principales mesures d’adaptation peuvent être combinées à d’autres solutions, par exemple :
Favoriser la recherche pour mettre en place des stratégies alignées avec les données scientifiques les plus récentes
Renforcer la sensibilisation pour informer les populations locales sur les risques côtiers et les mesures d’adaptation implantées ou à mettre en œuvre
Assurer l’acceptabilité sociale pour encourager les communautés à participer et à s’impliquer
Développer des outils pour faciliter la mise en place de mesures d’adaptation efficaces
Évaluer en continu les stratégies pour garantir leur efficacité, particulièrement face aux changements climatiques à venir
Choisir les mesures d’adaptation
Différentes méthodes d’analyse peuvent guider la sélection des mesures, comme l’analyse multicritère ou l’analyse coûts-avantage. Ces analyses permettent de comparer les options afin de sélectionner la solution la plus adaptée et bénéfique au contexte. Par exemple, les analyses coûts-avantages sont particulièrement utiles pour estimer le rapport entre les coûts et les bénéfices de chaque mesure.
En fonction des objectifs fixés, ces méthodes aident à identifier la stratégie la plus efficace pour réduire les impacts de l’érosion et de la submersion côtières, tout en évitant la maladaptation.
Ce projet soutient les municipalités et parties prenantes dans leurs efforts pour mieux gérer les aménagements et actifs côtiers sur le long terme et pour justifier certaines interventions préventives. En outre, le projet souligne l'importance d'une gestion préventive des risques littoraux qui permettrait de limiter considérablement les coûts associés à l'érosion côtière.
Le projet de protection et de réhabilitation du littoral et de la promenade de l’anse du Sud à Percé est né d’une nécessité urgente. Au cours des 10 dernières années, les tempêtes ont causé des dommages considérables au mur de béton, construit en 1974, qui soutient la promenade. Ce mur, bien que renforcé à plusieurs reprises, approchait de sa fin de vie utile, menaçant l’accès à la promenade et, par conséquent, l’économie locale.
Face à ce constat et dans le contexte des changements climatiques actuels et futurs, la ville de Percé a remis en question l’efficacité du mur de béton. Pour prendre une décision éclairée, elle a sollicité l’aide d’experts pour mieux comprendre les risques d’érosion et de submersion côtières.
Mesure d’adaptation
Après une analyse coûts-avantages de différentes options, la recharge de plage avec le déplacement de certains bâtiments s’est révélée la solution la plus viable. La réhabilitation du littoral de Percé a donc été entreprise en 2017 et s’est effectuée sur une distance de plus de 1 km, où plus de 118 000 tonnes de galets ont été transportées.
Facteurs de réussite
Ce projet, qui a mobilisé divers acteurs, a été accompagnée d’une vaste campagne de sensibilisation aux changements climatiques, incluant des rencontres avec les citoyens et des outils éducatifs visant à informer la population et les visiteurs. En plus d’être efficaces contre l’érosion et la submersion côtières, ce projet a été bénéfique pour la municipalité: la côte a été embellie et est demeurée accessible à la population.
Des solutions naturelles pour accroître la résilience du milieu côtier
Pointe de Moisie, près de Sept-Îles
Un projet exemplaire de restauration du littoral a transformé un site dégradé en un écosystème riche et résilient face aux changements climatiques. Entre 2016 et 2018, plus de 10 000 végétaux ont été plantés pour stabiliser le sol, et des sentiers ont été balisés pour protéger la végétation.
Aujourd'hui, cette zone abrite une biodiversité florissante, attirant aussi bien la faune que les visiteurs. Ce projet, soutenu par Environnement Côte-Nord, démontre l’efficacité des solutions fondées sur la nature pour lutter contre l’érosion et préserver les écosystèmes côtiers.
Saint-André-de-Kamouraska
L’érosion et la submersion côtière ont causé la dégradation de l’aboiteau, qui devait alors être reconstruit ou relocalisé. Dès lors, la MRC de Kamouraska a déployé des efforts de concertation et a rallié les propriétaires des terres agricoles pour considérer le recul de l’aboiteau comme solution la plus rentable tant sur le plan économique qu’écologique.
Ainsi, le Comité ZIP du Sud-de-l’Estuaire en collaboration avec plusieurs organisations du milieu, a relocalisé l’aboiteau pour permettre au marais de recoloniser ces anciennes terres agricoles. Une importante campagne de plantation de végétaux s’ajoute à ces travaux d’envergure. Ensemble, ces deux mesures contribuent à restaurer plus de 4 hectares d’habitats du poisson. Ce projet, financé par le Fonds pour la restauration côtière en 2020, permet de préserver le milieu menacé par le coincement côtier.